Hier matin, jeudi 22 novembre 2012, sous l'égide de la GIZ, du ministère des Affaires sociales tunisien et du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement allemand et en la présence du Secrétaire d'Etat pour la migration et des Tunisiens à l'étranger, M. Hsine Al Jaziri, un forum a été tenu sur le thème «Donner une forme durable à la migration des professionnels qualifiés: un échange d'expériences entre le Maroc et la Tunisie.» Ont participé à ce symposium, un nombre très important d'experts, d'ingénieurs et de responsables en matière de migration pour échanger ensemble les expériences marocaines et tunisiennes. Nous citerons l'exemple du Conseiller à l'Ambassade d'Allemagne à Tunis, M. Thomas Klaus FREUDENHAMMER, Senior Associate, German Institute for International and Security Affairs Berlin, Steffen ANGENENDT, Direction Placement International à l'Agence Nationale pour l'Emploi et le Travail Indépendant (ANETI), M. Adel ABIDI, Directeur de l'Agence Nationale de Promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), M. Omar OUARITI, Président de l'Association des Tunisiens Diplômés des Universités allemandes (ATDUA), M. Chokri ASLOUJE, Conseiller en Ressources Humaines & Réintégration, CIM/AHK, Maroc, M. Moha EZZABDI, Directeur Général de l'Office des Tunisiens à l'Etranger (OTE), M. Habib LOUIZI ou encore Conseiller en Ressources Humaines & Réintégration, CIM/AHK, Maroc. Au terme du forum, une synthèse a été donnée par Steffen ANGENENDT, Senior Associate, German Institute for International and Security Affairs de Berlin. Autour du thème «La migration des professionnels qualifiés: Exploiter les potentiels et réduire les risques», deux panels ont été proposés aux participants. La migration des cadres qualifiés et son rôle dans le développement économique durable du pays d'origine Durant le premier panel, les conférenciers ont débattu sur les meilleurs moyens qui pourraient faciliter la création d'un fondement pour un processus de migration durable par le biais de l'information, la formation, le recrutement et la préparation. M. Adel ABIDI, Chef de Service de la Direction Placement International à l'Agence Nationale pour l'Emploi et le Travail Indépendant (ANETI), M. Omar OUARITI, Directeur de l'Agence Nationale de Promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) ainsi que M. Bachir HAMDOUCH de l'université Mohammed V Agdal (Rabat) et Chokri ASLOUJE, Président de ATDUA (l'Association des Tunisiens Diplômés des Universités allemandes) ont insisté sur la nécessité de travailler sur une nouvelle forme de politique migratoire et de la réintégration et de l'emploi vu le contexte actuel et le changement de la donne géopolitique au Nord-Africain. Pour la Giz, il s'agissait de savoir comment gérer cette migration porteuse de potentiels dans des pays en voie de développement qui semblent tergiverser sur la procédure adéquate dans la gestion de la migration des professionnels qualifiés et de leur contribution dans le développement économique durable de leurs pays et régions d'origine. Elle soutient, notamment, le partenariat entre le pays de destination et le pays d'origine sous forme de coopération et de signatures d'accords bilatéraux. C'est dans ce sens-là que la GIZ aide, grâce à ses conseillers, les pays émergents à l'aménagement de leur politique quant à la diaspora. Le soutien de la GIZ inclut la protection des migrants tout en leur fournissant toutes les opportunités de retour dans leurs pays d'origine pour aider au développement économique durable. Comment impliquer les contributions de la diaspora et des migrants de retour dans le développement durable du pays d'origine? Le second panel s'est penché sur les défis auxquels font face les migrants issus de pays en voie de développement comme la Tunisie et le Maroc. Les conférenciers se sont focalisés sur les difficultés qu'ont les migrants à retourner s'investir dans leurs pays d'origine à cause de l'émiettement institutionnel désuet. Les participants tunisiens ont beaucoup insisté sur la nécessité d'une réforme totale et la rénovation de l'office qui s'occupe des migrants tunisiens. Pareillement pour les accords signés avec la France, à titre d'exemple, et qui datent des années 80 ou 90, des partenariats qu'il faudra renégocier pour que la Tunisie passe du statut de simple source de potentiels à un vrai partenaire économique. Certains chiffres déclarés sont, d'ailleurs, révélateurs de la fuite des cerveaux des pays d'origine. Uniquement 5% des étudiants tunisiens qui poursuivent leurs études à l'étranger retournent dans leur pays. Une preuve de plus que l'envie, parce que les opportunités de s'affirmer professionnellement sont quasiment nulles, n'existe presque pas chez les migrants professionnels.