Il est ahurissant de constater que les ‘think tanks', les intellectuels du monde, ceux- là mêmes qui se prennent pour des donneurs de leçons en matière de Droits de l'Homme passent, quasiment sous silence cet énième génocide des Palestiniens de Gaza, ordonné vilement par Benjamin Netanyahou, sous couvert des Etats Unis d'Amérique, et leurs laquais d'Europe. Un million et demi de Palestiniens concentrés sur 360 km2, esseulés depuis des années, affamés sadiquement par un blocus tyrannique, discrétionnaire, un million et demi de Palestiniens qui sont, depuis quelques jours, assidûment bombardés par une armée israélienne hyper structurée. Il faut vraiment être aveugle, sourd ou aliéné pour ne pas se rendre compte qu'il s'agit purement et simplement d'une extermination massive de tout un peuple, pire que les fours crématoires d'une certaine histoire.
Au lointain 1967, le 27 novembre plus exactement, le Général de Gaulle avait déjà dit : «Israël ayant attaqué, s'est emparé, en six jours de combat, des objectifs qu'il voulait atteindre. Maintenant il organise sur les territoires qu'il a pris, l'occupation qui ne peut aller sans oppressions, expulsions, et s'il s'y manifeste une résistance qu'à son tour il qualifie de terrorisme.»
Qu'est-ce qui a changé quarante-cinq ans après? Rien! Au contraire la situation du peuple palestinien va de mal en pis. Le monde s'en fout comme d'une guigne. Quand une jeune fille française la prénommée Chloé a été kidnappée voila quelques jours en France (nous sommes contents pour elle, pour ses parents qu'elle soit retrouvée), qu'est-ce que les médias d'Europe et d'ailleurs, n'ont-ils pas encore fait pour rapporter l'affaire à tout le monde. A des milliers de kilomètres, à Gaza sont froidement, atrocement assassinés, carbonisés, déchiquetés des êtres humains, des femmes, des bébés, des enfants, des personnes anciennes, sans que cela ne soit montré par le moindre tube cathodique, sans que cela ne soit commenté tel quel par la moindre plume. Une honte, une vergogne à l'actif de l'Information occidentale. Bon nombre de ceux que l'on considérait comme étant des témoins de leur temps se sont avéré des collaborateurs, des publicitaires, et des propagandistes, puisque certains principes énoncés dans la déclaration des droits et des devoirs des journalistes (adoptée le 23 et 24 novembre 1971) sont restés lettre morte et ont rejoint le cimetière des ‘déclarations mortes nées, donc non suivies d'effets'.
Médias occidentaux corrompus
Le pourquoi du silence des médias occidentaux n'est plus un secret pour personne, cela fait partie de ces arts hideux dont ils sont imbibés, l'art de cacher la Vérité, l'art de maintenir le public, leur public, dans l'ignorance, étant eux-mêmes ‘manipulés' par les grandes multinationales des armements, de la pétrochimie, qui cherchent à éterniser le contrôle de leur opinion publique, et s'accaparer par tous les moyens (guerre comprise) des richesses des monarchies arabes pour bien longtemps encore.
Que de couleuvres avions-nous avalé depuis la première guerre du Golfe? Où sont les armes de destruction massive de Saddam Hussein à l'origine de la mise à genoux de l'Irak? Quel bilan tirer de l'invasion de l'Afghanistan? Pourquoi cette perversion des faits concernant la cause palestinienne, et ce matraquage de l'opinion publique occidentale par des déluges d'informations insignifiantes? Pourquoi ne pas parler de ce crime contre l'humanité perpétré à Gaza?
Rien ne justifie ce ‘massacre aux bombardiers', le nouveau film d'horreur mis en scène par Netanyahou et ses généraux, censuré à dessein en occident. Bien entendu, le nerf de la guerre de tout ce qui se passe au Moyen Orient est colonial pour Israël, économique pour les pays qui lui donnent dans tous les cas le feu vert. Tuer, envoyer ad patres lâchement des civils opprimés qui ne demandent qu'à vivre sur leur terre, là où ils sont nés, c'est un crime contre l'humanité. Pourquoi ce mutisme des médias occidentaux?
Il n'y a pas de quoi être fier de cette presse passée aujourd'hui dans l'escarcelle des grandes puissances financières. Celle là même dont les articles bourraient nos esprits de culture. Celle là même dont, les commentaires sur la lutte contre la discrimination raciale aux Etats Unis nous fascinaient, les analyses de lutte contre le colonialisme en Afrique nous hypnotisaient, dont les reportages relatant les derniers jours de la dictature militaire en Amérique Latine nous enflammaient, les correspondances de la guerre du Viet Nam nous exaltaient, les chroniques du salut du Black Power (Jeux Olympiques Mexico 1968) nous excitait. Celle là même dont les reportages sur les premiers pas d'un être humain sur la lune nous faisaient rêver, les critiques sur le détournement de l'eau de la mer de Galilée et du Jourdain à la côte nord du Néguev (projet qui fit fleurir le désert) nous révolutionnaient (déjà), les correspondances afférentes au mythique festival de musique de Woodstock nous soûlaient, les échos relatifs au scandale du Watergate nous passionnaient... Bref celle là même qui avaient animé bien des réunions dans nos campus universitaires. Ce volte-face à l'éthique ne surprend plus personne, et aujourd'hui on peut se passer de votre information. Les tissus associatifs, et les sites sociaux sont de loin plus crédibles de certaines banalités que vous proposez. Vous pouvez cacher la vérité, mais jamais vous ne pourrez l'étouffer...
