Le Temps-Agences- Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a tourné en dérision les dirigeants palestiniens et leur refus de répondre aux appels des Etats-Unis pour une reprise du dialogue avant la visite dans la région de l'émissaire spécial des Etats-Unis George Mitchell. S'adressant à des médias étrangers, Netanyahu s'en est pris notamment au président palestinien Mahmoud Abbas et son exigence de gel total des activités de colonisation juives avant une reprise des discussions de paix. "Les Palestiniens ont grimpé dans un arbre et ils s'y sentent bien. Des gens leurs apportent des échelles. Nous leurs apportons des échelles. Et plus les échelles sont hautes, plus ils grimpent haut", a déclaré le chef du gouvernement israélien. Alors que George Mitchell doit avoir des entretiens séparés avec les deux parties, Netanyahu a exhorté les Palestiniens à ne pas se montrer trop exigeants. "Les Palestiniens empilent exigence sur exigence sur exigence. Il faut leur dire d'être justes et honnêtes, leur dire: 'Entamons les négociations pour la paix, allons y'", a-t-il dit. "Je suis prêt pour la paix. Est-ce que les Palestiniens sont prêts pour la paix?", a-t-il demandé. Un conseiller de Mahmoud Abbas a clairement fait savoir mercredi que le président palestinien attendait davantage d'Israël avant de reprendre les discussions, quelles que soient les garanties présentées par les Etats-Unis. "Les garanties américaines ne suffisent pas", a déclaré à Reuters Nabil Abou Rdainah. "Ce dont nous avons besoin, c'est un engagement d'Israël à mettre en œuvre la feuille de route, ce qui signifie (la création) d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Al Qods-Est pour capitale", a-t-il ajouté. "C'est la question essentielle et c'est là-dessus que les Américains devraient obtenir une réponse des Israéliens dans les prochains jours." Par ailleurs, Nétanyahou s'est prononcé en faveur d'une présence israélienne en Cisjordanie, même après la conclusion d'un accord de paix avec les Palestiniens. Il a souligné que les tirs de roquettes sur le territoire israélien depuis les frontières du Liban et de la Bande de Gaza nécessitaient qu'Israël soit en mesure d'empêcher l'importation de telles armes dans un futur Etat palestinien en Cisjordanie. "Dans le cas d'un futur règlement avec les Palestiniens", l'accord "exigera une présence israélienne dans la partie est d'un éventuel Etat palestinien", a-t-il dit sans autre précisions. C'est la première fois que le Premier ministre israélien formule une telle exigence.