La grève générale régionale dans la région observée hier, sur une décision de la commission administrative de l'UGTT régionale à Sfax, en riposte aux affrontements violents survenus récemment sur la place M'hammed Ali Hammi, à Tunis, a donné lieu à une véritable démonstration de force de la part de l'organisation syndicale. La marche qui s'est ébranlée après un rassemblement devant le siège de l'UGTT régionale a réuni dans ses rangs plusieurs milliers de participants, situés entre 45 et 50 mille, estimation partagée par certains observateurs alors que d'autres évaluent leur nombre à un peu plus de trente mille. Difficile à trancher, mais ce qui est sûr, c'est que l'appel à la mobilisation n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, comme en témoignent les impressionnantes files de manifestants rangés sous la bannière de l'UGTT.
En sillonnant les principales artères de la ville au rythme de slogans hostiles au gouvernement, du genre : « Le peuple exige la chute du régime », les participants à la marche se sont arrêtés devant le siège du gouvernorat pour lancer des« dégage », à l'adresse du gouverneur. Il est à noter qu'en dépit de son caractère monstre, la manifestation s'est déroulée dans un calme remarquable dont les responsables syndicaux s'attribuent le mérite pour avoir assuré l'encadrement requis à ces flots humains. En l'absence de statistiques officielles concernant le taux d'adhésion à la grève d'hier, l'indice de ralliement massif à la marche pourrait nous servir de base pour supposer que ce taux est élevé. A ce propos, Youssef Aouadni, secrétaire général adjoint auprès de l'UGTT-régionale à Sfax situe le situe à 90% dans les secteurs concernés.
Pour ce qui est du secteur des taxis, de certaines entreprises et surtout des commerces, qui ont ouvert hier, notre interlocuteur précise ce qui suit : « Ce ne sont pas des secteurs concernés par la grève. Le qualificatif de grève générale ne doit pas nous induire en erreur car il ne concerne que les institutions adhérentes à l'UGTT comme les administrations du secteur public, les institutions éducatives et universitaires, et la plupart des entreprises économiques, où nous disposons d'une représentation de l'Union, ce qui n'est pas le cas pour d'autres comme celles relevant de l'UTICA. Par conséquent, il ne faut pas juger de la participation à la grève en tenant compte des commerces et des professions libérales. » A rappeler que l'UGTT-régionale à Sfax avait tenu une commission administrative mercredi dernier au cours de laquelle, elle a appelé à une grève générale, le jeudi 06 décembre courant, et rendu public un communiqué stigmatisant : « Les actes d'agression verbale et physique perpétrés par des bandes de criminels rangés sous la bannière de ce qui est appelé les Ligues de Protection de la Révolution, à l'encontre de nombreux syndicalistes, portant atteinte au caractère sacré de la commémoration de l'assassinat du leader Farhat Hached »