Contrairement au sort connu par les grèves sectorielles observées à Sfax en signe de soutien aux syndicalistes arrêtés dans l'affaire du CHU Hédi Chaker, les jeudi et vendredi derniers, celles d'hier, lundi 06 août, ont enregistré, dans le secteur du transport, une mobilisation telle, qu'elle a provoqué la paralysie du trafic ferroviaire, terrestre - avec l'arrêt total des autobus de la Société Régionale de Transport (SRETRAS ) - et maritime, sachant que d'après Youssef Aouadni, de l'UGTT régionale, les deux voyages assurés à une heure du matin et à quinze heures de l'après-midi en aller-retour, entre Sfax et kerkennah ont été consentis par la partie syndicale pour épargner à l'archipel les désagréments de l'isolement. La même source syndicale situe le taux d'adhésion du service des mines tout comme celui du secteur du transport de marchandises lié aux activités portuaires, à 100%. Par contre les taxis et les voitures de louage ont travaillé normalement, même si certains chauffeurs de véhicules appartenant à ces deux catégories, ont sillonné certaines artères de la ville en signe de soutien à la grève sectorielle dhier.
Dans le secteur public, la participation du secteur de l'équipement est situé au même taux de 100% alors que le secrétaire général adjoint de l'Union régionale juge moyen celui de l'ONAS et reconnaît que la SNIT n'a pas répondu à l'appel à la grève.
Dans le secteur de la communication, la seule certitude pour le moment est que la grande poste ainsi que la poste de sakiet-Ezzit, se sont ralliés au mouvement de grève, alors pour les bureaux de poste locaux, les statistiques manquent de précision.
Par contre, dans le secteur de l'information, l'activité s'est normalement poursuivie à Radio Sfax.
Les grévistes se sont rassemblés à partir de dix heures en un grand meeting devant le siège de l'UGTT régionale avant la réunion des syndicalistes.
Contrairement à ce qui s'était passé lors des précédentes journées de grèves, les directions régionales concernées n'ont pas publié de statistiques, hier pour contredire les estimations de l'UGTT. Une source officielle explique cette abstention par le fait que beaucoup d'anti-grève ont été empêché sous la contraite de réintégrer leurs postes de travail et que partant, toutes les statistiques à établir sont faussées dès le départ faussées d'administrations et de services. La partie syndicale y voit par une reconnaissance tacite de la réussite totale du mouvement de grèves.
Climat de tension
Le mouvement de grève d'hier, tout comme celui de vendredi dernier ont été émaillés d'accrochages entre les syndicalistes et des anti-grèves soit parmi les agents et les fonctionnaires opposés au mouvement et se prévalant de leur droit au travail, soit parmi des citoyens venus spontanément protester contre la paralysie préjudiciable des administrations et des services. En matière de « citoyens », la partie syndicale dénonce par contre des actions orchestrées par des groupes structurés appartenant à un parti politique connu qui s'activaient pour faire échec à la mobilisation des syndicalistes. L'échange de violences aurait même donné lieu à des blessures légères, information qu'il reste à vérifier.
A propos de violence, un journaliste de Radio Sfax dépêché sur les lieux du rassemblement pour assurer la couverture de l'événement, s'est dit victime d'une agression physique, suivie de la détérioration de son matériel de travail, de la part d'un syndicaliste présent sur les lieux..