Donnant, hier, à Tunis, le coup d'envoi d'une consultation nationale sur la recherche scientifique et la Technologie, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moncef Ben Salem, a préconisé l'institution d'une contribution patronale au financement de la recherche scientifique et de la Technologie, comme c'est le cas dans les pays industrialisés. Cette contribution devrait être payée par les industriels et les opérateurs économiques, en fonction du chiffre d'affaires de leurs entreprises. Le financement des activités de recherche en Tunisie est assuré, dans sa très grande majorité, par l'Etat, à travers son budget annuel, tandis que la participation du secteur privé reste faible, au niveau du financement et de la réalisation. Le démarrage officiel de cette consultation nationale sur la recherche scientifique s'est déroulé, au cours d'une conférence organisée, à l'Institut national des sciences appliquées et de technologie (INSAT), en présence des présidents des universités, des responsables des laboratoires et unités de recherches, et plusieurs autres hauts cadres concernés.
Avancées remarquables Or, des données détaillées, présentées, à cette occasion, par le directeur général de la recherche scientifique, Rachid Ghérir, concernant l'évolution des activités de recherche scientifique, en Tunisie, ces dernières années, avant et après la révolution, illustrent l'accomplissement de véritables avancées, dans ce domaine, au niveau de nombreux indicateurs très significatifs. La production scientifique tunisienne représente 49% de la production scientifique maghrébine citées dans les publications internationales indexées, et occupe le troisième rang, dans, en la matière, dans la région d'Afrique du Nord et du monde arabe. Les articles formant la production scientifique tunisienne, ayant dépassé le nombre de 4000, en 2011, sont cités par plus de 110 mille publications internationales indexées sur le ‘'Web of science''. Ils sont cités à hauteur de plus de 13% aux Etats Unis et autant en France, ainsi qu'en Chine (près de 5%), Espagne (4%), Angleterre (plus de 4%) et plusieurs autres pays. 701 thèses de doctorats ont été soutenues, en 2011/2012, et 846 en 2010, dont 80% se rapportent aux domaines des sciences et de la technologie.
Insuffisances à rattraper Au même moment, le nombre des brevets d'invention déposés par les structures publiques de recherche, dans les facultés, Instituts, Ecoles supérieures et centres de recherche a évolué, mais demeure limité, atteignant 304, entre les années 2000 et 2012 , parmi lesquels 8 seulement ont été exploités par des entreprises industrielles. Les structures de recherches publiques comptent 121 laboratoires de recherches, 463 unités de recherche, 3500 enseignants chercheurs et 8800 doctorants ( étudiants préparant des thèses de doctorat), répartis entre 37 écoles doctorales.
Afin de renforcer les acquis réalisés, des actions sont proposées, à la lumière des insuffisances constatées qui sont, également, nombreuses . Ainsi, seulement 50% des crédits alloués aux laboratoires et unités de recherche sont consommés. Il en va de même en ce qui concerne la mise en application des conventions signées entre les structures de recherches et les entreprises économiques. Moins de la moitié, soit 40%, sont appliquées. Les régimes des études de doctorat nécessitent, aussi, une révision, en vue de mieux répondre aux besoins de formation. Il est proposé de réduire la durée de préparation des thèses de doctorat. Le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a appelé, en outre, les participants à réfléchir sur l'opportunité de consacrer, de nouveau, un département propre à la recherche scientifique, sous forme de secrétariat d'Etat.