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Persévérance... Publication: «La transition démocratique à la lumière des expériences comparées» (Sous la direction de Hatem M'Rad et M. L. Fadhel Moussa)
Ce n'est pas évident. Mais il paraît que c'est une chance ; et qu'il faut s'y accrocher comme le ferait un naufragé à sa bouée de sauvetage. Une chance : surtout pour les plus jeunes, comme le dira en substance Robert Badinter lors de son allocution à l'occasion du colloque international tenu au mois de mai 2011 à Tunis autour du thème de la « Transition démocratique, à la lumière des expériences comparées ». Tout un programme, mais encore... Il se trouve qu'il n'y a pas de recette-miracle, ni même l'ombre d'une baguette magique échappée à des temps qui seraient plus magnanimes, susceptibles de trancher dans le vif, d'ôter la partie gangrenée pour reconstituer un corps, qui serait tout à fait sain, régénéré, à même de s'emparer illico-presto de tous les travers, inhérents à une société ayant ployée sous le joug d'un régime quasi-dictatorial, ayant sévi quelque 23 années et laissé au bout du compte un pays exsangue, pour que la formulation fasse sens, même si quelque part elle fait mouche. Le présent ouvrage, sorti au mois d'octobre 2012, et publié par l'Université de Carthage, Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis, et l'Association Tunisienne d'Etudes Politiques (ATEP), avec le concours de l'Ambassade de France en Tunisie, en collaboration avec la Fondation allemande Hanns Seidel, présente donc les différentes interventions ayant porté sur la question complexe de la transition démocratique, signées par d'éminents spécialistes et universitaires, lesquels auront apporté, chacun à sa mesure, sa propre pierre à l'édifice, se concentrant essentiellement sur cinq axes principaux :«Les théories de transition démocratiques»; «Le cadre constitutionnel des transitions démocratiques»; «Les expériences générales de la transition démocratique»; «La société civile et la transition démocratique». Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée, certes, mais en l'occurrence ici, et à la lumière de tout ce qui a été dit sur la question, si elle a été ouverte un certain 14 janvier, l'on ne peut pas perdre de vue, en réalité, que l'accumulation de vents contraires à tout esprit démocratique, concourt à ce qu'il y ait la tentative, à chaque fois renouvelée, qu'elle que soit la forme qu'elle revêt, de la cadenasser à triple tour avant de jeter la clé à la mer, histoire que le destin en soit scellé. Est-ce à dire que la montagne (la révolution) a accouché au final d'une souris (l'après-révolution) et qu'il est dit que la Tunisie est condamnée à s'enliser dans les méandres ténébreux dans lesquels aspire à la reléguer, une frange, qui est loin d'être représentative dans les faits, même si elle donne l'illusion qu'elle l'a été par les urnes, d'une société dont l'Histoire, repose sur un socle commun, qui est celui de la diversité, et du brassage de civilisations successives, qui en fondent l'homogénéité, envers et contre tout ? Dans leur introduction à l'ouvrage, respectivement : Hatem M'Rad (Professeur à la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, président de l'Association tunisienne d'études politiques) et Mohamed Larbi Fadhel Moussa (Doyen de la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis), pointent du doigt, en substance, l'ambigüité d'une définition, qui peut englober tout et son contraire, en attendant que les choses se décantent réellement, et sur plusieurs paliers. (...) Il n'est en effet pas facile de passer d'une phase quasi-dictatoriale à une phase démocratique. Il n'est pas facile de rétablir aussitôt une confiance perdue depuis plusieurs décennies. Il est facile d'abolir, il est plus difficile de construire. Il est certain qu'en matière de transition, l'approche comparée ne doit pas être négligée. Car, il n'y a pas un seul type, mais de multiples expériences de transition démocratique ». Puiser dans le tas jusqu'à trouver son bonheur, et chaussure à son pied? Ce n'est pas si simple, et cela risque de prendre des années... D'où la pertinence de l'approche comparée, qui permet, d'une certaine manière, de resituer le problème sur ses différents niveaux de lecture (économique, social, politique...), avant de poser d'autres balises, tout en ne perdant pas de vue, ce qui importe le plus: la démocratie. Mais une démocratie qui ne planerait pas entre ciel et terre, sans tremper ses pieds dans la gadoue car autrement, ce serait un combat perdu d'avance, l'économique, le social, allant de pair avec le politique, pour ne pas sacrifier la démocratie sur l'autel des illusions perdues.