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Le dernier mot revient au peuple
Debat: Transition démocratique,à la lumière des expériences comparées
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 05 - 2011

Existe-t-il un seul ou plusieurs types de transition démocratique?
La question mérite d'être soulevée avec la clarté et la transparence requises d'autant plus que les forums-débats organisés à travers l'ensemble du territoire, sur la meilleure façon de migrer d'un régime dictatorial vers un régime démocratique, ont imposé une nouvelle donne sur la scène politique nationale
Constitutionnalistes, intellectuels, politiciens et citoyens intéressés se posent, en effet, la question suivante : comment réussir notre transition, loin de tout esprit de vindicte ou de chasse aux sorcières?
Dans quelle catégorie se situe la transition démocratique qui a lieu actuellement en Tunisie, après la révolution conduite par le peuple? Quelles seraient les conditions requises pour la mise en marche des processus de transition?
Ces interrogations et d'autres ont été soumises à la discussion générale à l'occasion de l'organisation,hier, du colloque international sur «La transition démocratique à la lumières des expériences comparées».
Démarrant, hier, et devant se poursuivre aujourd'hui et demain,à l'initiative de la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis et de l'Association tunisienne d'études politiques en partenariat avec la fondation Hanns Seidel- Maghreb et l'Institut français de coopération, la rencontre a vu la participation d'une pléiade d'universitaires tunisiens et français ayant à leur tête le Pr Robert Badinter, ancien ministre français de la Justice et ancien président du Conseil constitutionnel français, qui a tenu à préciser qu'il participe au colloque en tant que professeur universitaire avant tout.
Les conditions d'une transition réussie
Pour MM. Lassaâd El-Asmi, président de l'université de Carthage, Hatem Mrad, président de l'Association tunisienne d'études politiques, et Jurgen Theres, délégué régional de la Fondation Hanns Seidel, «la Révolution tunisienne moderne, mixte, démocratique et séculaire se doit de réussir sa transition. Ainsi, le démantèlement des rouages de la dictature et l'instauration d'un environnement démocratique progressiste bannissant la corruption et les malversations constituent-ils la responsabilité de toutes les composantes de la société».
Une bonne transition est bien celle qui nous permet de ne plus y revenir, d'où la nécessité de faire en sorte que la transition démocratique soit accompagnée de la mise en œuvre de réformes démocratiques, de l'instauration de l'Etat de droit et de l'institution des principes de la bonne gouvernance.
«Votre révolution est unique mais surtout exemplaire. Elle est la révolution d'un peuple entier qui a exprimé haut et fort sa volonté d'en finir, une fois pour toutes, avec le régime répressif».
Ces propos du Pr Robert Badinter se caractérisent par leur clarté, leur sincérité et leur courage. Autant ils remplissent les Tunisiens de fierté et d'orgueil, autant ils les appellent à une vigilance et à une veille de tous les jours puisque «la révolution tunisienne est porteuse, à la fois, d'espérance et de risque d'échec et de désespoir».
Et le Pr Badinter, qui a évoqué sa participation au cours de la période 1989-1993 aux transitions des pays de l'Europe de l'Est et des Balkans, d'ajouter : «La période de transition est lourde d'enjeux puisque c'est votre destin que vous jouez. La grande caractéristique de la révolution tunisienne, c'est cette volonté de dignité et de moralité et le refus de la corruption».
Estimant que la transition doit focaliser sur les enjeux démocratiques et sur l'instauration de mécanismes qui assurent des élections libres, démocratiques et transparentes, il exprime sa conviction «qu'au-delà du peuple tunisien, c'est la dignité des peuples arabes qui est en question».
Le Pr Badinter conclut son intervention en insistant sur l'importance du rétablissement de l'ordre républicain et en appelant à la création d'une force de police au service de la République sous le contrôle de l'autorité judiciaire.
Quel ordre juridique pour la transition en Tunisie?
Traitant de ce thème, M. Fadhel Moussa, doyen de la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, a relevé qu'il y a aujourd'hui un ordre juridique émergent dans l'attente de l'élaboration de la Constitution, précisant que les anciennes lois ont perdu leur valeur et que les gens demandent qu'elles ne soient plus appliquées.
Le doyen se pose trois question importantes :
— Est-ce que les autorités actuelles bénéficient de la légitimité nécessaire pour gérer la transition ?
— Est-ce que l'Instance supérieure de la protection de la révolution a les moyens et la légitimité qui lui permettent d'aspirer à assumer cette fonction?
— Quand s'achèvera la transition ?
Nous n'avons rien vu arriver
«Les révolutions arabes : édifiantes similitudes», tel est le thème de l'intervention du Pr Sadok Belaïd, ancien doyen de la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis.
Inattendues pour les Arabes et les étrangers, y compris les services de renseignements les plus actifs — un ministre français n'a pas hésité à déclarer : «Nous n'avons rien vu arriver», —les révolutions arabes portent les caractéristiques suivantes :
— Elles constituent des mouvements essentiellement populaires, sans chef et sans tête pensante.
Elles ont refusé que des chefs de partis politiques viennent les récupérer.
— Elles sont parties de la base et ont refusé l'apport idéologique qu'on voulait leur greffer (les révolutions arabes ne sont ni marxistes, ni arabisantes, ni islamistes).
— Elles ont été animées et guidées par la jeunesse.
— Elles se sont basées essentiellement sur les nouvelles techniques de l'information et de la communication (Facebook et Internet).
Les professeurs Didier Baisset, de l'université de Perpignan, et Slim Laghmani, de la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, ont traité pour leur part des deux thèmes suivants : «Réflexions sur le concept de transition démocratique. Approche de droit comparé» et «La transition démocratique, une théorie ou une pratique».
Ils ont, notamment, insisté sur le fait que la transition a plus de valeur que de sens, à la faveur des égarements conceptuels qu'on est en train de vivre.
Idem pour la durée de la transition qu'il est nécessaire de déterminer à l'avance. Elle doit commencer avec la chute du régime banni et se terminer avec l'établissement du nouveau régime.


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