El Teatro présentera aujourd'hui à 15H00 au Complexe culturel de Kasserine, la première de sa nouvelle création, théâtrale «Houmti wa Nawarti», (mon quartier et ma fleur). Projet soutenu par l'UNESCO, « Houmti wa Nawarti » a vu le jour durant ces derniers mois suite à une succession d'ateliers de théâtre et de répétitions, qui ont eu lieu entre la Maison de Jeunes de Kasserine et El Teatro, donnant la voix à des Jeunes rêvant d'une Cité modèle citoyenne qu'ils ont imaginée et dessinée à travers leurs textes tendres et leurs rires cruels! Un atelier conçu et destiné aux jeunes natifs de ces régions, riches en potentiel humain et culturel, sur des thèmes brûlants d'actualité ; la Démocratie et les droits de l'Homme. Outre la représentation de cet après-midi, « Houmti wa Nawarti » se produira demain vendredi 21 décembre à 15H00 à la Salle de Cinéma de Redeyef et le samedi 22 décembre à 17H00 à l'espace El Teatro, Tunis Au cours d'une rencontre avec la presse à El Teatro, Zeyneb Farhat chef du projet a présenté la nouvelle production théâtrale, mise en scène de Nawfel Azzara et production d'El Teatro, avec le soutien, insiste-t-elle, de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, les sciences et la culture (Unesco). « Houmti wa Nawarti » est le fruit d'un atelier ayant pour thème, les droits de l'Homme, organisé à Kasserine en juin puis au mois de novembre 2012, impliquant des groupes de jeunes lycéens de la région pour évoquer ce que veut dire vivre avec l'autre et comment vivre avec autrui.... La pièce prône donc, la culture citoyenne et traite des difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes, dont le chômage qui frappe la majorité d'entre eux, ou encore la drogue, phénomènes insidieux aggravés par l'absence quasi-totale de toute activité culturelle dans ces régions déshéritées de la Tunisie. Selon la directrice d'El Teatro, la pièce qui dure une heure et sera suive de débat autour de la démocratie, de la citoyenneté et de l'art, a pour objectif de sensibiliser les jeunes au niveau local et de susciter en eux une prise de conscience sur la nécessité de contribuer au développement social et culturel de leurs quartiers et de leurs régions. Pour cela, elle invite les autorités locales à trouver des solutions aux problèmes auxquels sont confrontés quotidiennement les jeunes de la région, notamment l'emplacement assez loin du centre-culturel par rapport au centre-ville et l'absence de moyens de transport public durant les week-ends desservant le centre et le complexe culturel. Zeyneb Farhat a également évoqué non sans fierté, la prise de conscience de ces jeunes quant aux problèmes rencontrés ; des maux auxquels ils ont essayé de trouver une catharsis à travers leur texte car ils y ont suggéré la création d'un centre de désintoxication dans la région pour mettre fin à la violence sous toutes ses formes et à la marginalisation due à la consommation de drogue. Ces jeunes proposent également dans cette pièce, la création d'emplois pour endiguer le trafic et la contrebande, devenus monnaie courante dans la région. Une toile de fond sombre en effet, que les jeunes aimeraient voir autrement, sous d'autres couleurs plus gaies, teintées d'espoir et d'optimisme.