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De la persistance de la mémoire au passage humaniste
Arts plastiques: Ali Zenaïdi à la galerie Bel Art
Publié dans Le Temps le 20 - 12 - 2012

Ali Zenaïdi nous présente à la galerie Bel Art sa nouvelle collection de « Petits formats » pour une durée d'un mois (du 27 Novembre au 29 décembre 2012). Il s'agit d'un ensemble de 35 œuvres créées avec plusieurs techniques dont des dessins réalisés à la pierre noire, des acryliques sur toiles et cartons et enfin, des pastels à huile.
L'artiste-peintre, amoureux du dessin et des sujets de son quotidien vécu puise ses inspirations dans sa mémoire, ses souvenirs d'enfance et son imaginaire fertile. Cette exposition vient clôturer une année active dans sa présence artistique sur la scène tunisienne. En effet, il vient d'effectuer au palais Kheïreddine une remarquable exposition rétrospective ; fruit de 37 ans de travail et de recherches (1975-2012). L'année 2012 a été fructueuse avec ses nouvelles recherches sur les collages récents et tant que moyen d'expression plastique.
Sans se renier, Ali Zenaïdi est capable de puiser à ce que lui semble plus pertinent pour traduire la vision et la situation du moment. S'il a suivi le chemin d'une certaine abstraction, il n'en est pas le prisonnier. La preuve en est qu'il peut reprendre un procédé délaissé par lui, - la technique de collage -, pour le réhabiliter et lui conférer une fonction. En effet, le collage n'est qu'un procédé. Selon la technique de Zenaïdi, qui commence par structurer le fond, - habituellement par la couleur -, il utilise le collage pour cette même entreprise. Le fond devient une réalité contextuelle, sociale, actuelle car c'est composé essentiellement de coupures de presse, des pans de papiers Canson colorés, des affiches et du papier kraft. Nous avons déjà là, un contraste, couleur et noir et blanc, qui est une forme d'alliance et de convention personnelle.
Reprenant l'inspiration de Raoul Dufy (1877-1953), on se rend compte du glissement visuel, opéré par la couleur qui se glisse entre fond et forme. Dufy, en effet, affirmait que l'œil saisit davantage la couleur que la ligne elle-même. Le rapport couleur et ligne devient majeur chez Ali Zenaïdi, au point, pour lui, de parler de couleurs à cheval entre fond et forme. Les dessins et les courbes légères s'insèrent dans le collage par la suite.
Sur ce fond, des scènes populaires, des métiers de l'Artisanat, de la Médina, œuvres intitulées « Retour du marché », « La partie de chkobba », « El ftaïri », « La patronne », « Place animée », apparaissent clairement. Ces différentes scènes sont sereines, mises en valeur et occupent bien l'avant-scène. C'est là, un traitement particulier de Ali Zenaïdi, de la tradition, de l'authenticité et de la mémoire. Nous avons en plus un travail sur la temporalité, comme si au fil du temps, dans des contextes différents et l'évolution actuelle, une fidélité demeurait. Ce n'est pas que l'artiste soit nostalgique, ce n'est pas que le peintre artificiellement veuille restituer un passé, car c'est ce qu'il voit réellement de la « tunisianité » dans le cours du temps. Cela fait des toiles de Zenaïdi une œuvre profondément humaniste, l'humain est mis en avant ; le pays n'est pas qu'une géographie et des endroits pittoresques, c'est un monde, c'est une population, un peuple, un regard, une âme.
Le collage et la peinture deviennent alors maîtrise de l'espace et du temps. C'est ainsi, que Habib Bouhawel dans La Presse écrivait que Ali Zenaïdi était à la fois « fresquiste » et « peintre troubadour ». Le troubadour indique bien l'attitude de Zenaïdi, pleinement dans le monde, tout en se vivant à distance avec des accents lyriques. Le lyrisme ici, est cette faculté à unir le figuratif et le ressenti personnel. Les filiations sont manifestes. S'il y a lien avec Raoul Dufy, Ali Zenaïdi reconnaît également sa dette picturale envers son familier Ammar Farhat et son professeur Habib Chebil. Il y a l'empreinte humaniste de Farhat, et celle de Chebil dans ses compositions structuralistes.
Le peintre avec cette exposition de « Petits formats » vient témoigner son attachement à sa terre natale, source de ses lumières, de ses couleurs et de ses sujets. Tant que la mémoire persiste, la création et les recherches continuent à explorer le riche terroir tunisien et établir un lien harmonieux traduisant sa sensibilité, son imagination et son originalité.
Olga Malakhova
(Chercheuse en Esthétique et Techniques des Arts Plastiques )


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