Le siege de l'Union générale tunisienne du travail a abrité, hier après midi 2 janvier 2013, une conférence de presse organisée par la fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique en signe de solidarité avec le doyen de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, Habib Kazdaghli, à l'occasion de la reprise de son procès, vendredi 3 janvier, devant le tribunal de première instance de la Manouba, pour 'avoir violenté une étudiante portant le niquab, dans le sillage des évènements qu'avait connus cette faculté, à partir du 5 octobre 2011, suite à la décision d'un groupe d'étudiants d'appartenance salafiste d'y organiser un mouvement de protestation ouvert pour appuyer ce qu'ils avaient appelé le droit des étudiantes de porter le niquab dans les établissements universitaires, en toutes circonstances. Ces évènements ont enregistré le saccage du bureau du doyen et la profanation du drapeau national fixé en haut du bâtiment de la faculté. L'auteur de la profanation a été arrêté et jugé. C'est la quatrième fois que le doyen Kouzdoughli se présente devant le tribunal depuis le démarrage de l'affaire le 5 juillet 2012. Assistaient à la rencontre les représentants de plusieurs syndicats et associations tunisiennes et étrangères, notamment de France et de Belgique, actifs en matière de défense des libertés académiques et démocratiques, ainsi que les représentants de partis politiques et des avocats de France et de Belgique. Les participants ont exprimé leur solidarité avec le doyen Kouzdoughli, appelant au respect des libertés académiques et de la neutralité des institutions universitaires en veillant à les laisser à l'écart des luttes politiques. Il a été décidé d'organiser, vendredi matin 3 janvier, un rassemblement de solidarité similaire devant le tribunal de première instance de la Manouba. Les organisateurs de ces mouvements réclament un non lieu dans le procès intenté à l'encontre du doyen Khouzdoughli. Neutralité des établissements universitaires Alors que le secrétaire général du syndicat de base des professeurs de la faculté de la Manouba, Khaled Nouisser, a estimé que l'affaire est politisée, le secrétaire général de la fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Hassine Boujarra, a indiqué que les professeurs universitaires ont déposé des plaintes devant la justice pour agressions de toutes sortes mais ces plaintes n'ont pas été transmises aux tribunaux compétents pour les examiner, dont l'affaire présentée par le doyen Kouzdoughli, bien que des documents prouvent que son bureau a été saccagé. Il a exprimé sa confiance dans la justice en craignant qu'elle ne soit exploitée. L e secrétaire general adjoint de l'UGTT, moncef Cheffi, a estimé que l'affaire est devenue une affaire d'opinion publique vu sa gravité sur le plan des libertés, de l'intégrité des institutions universitaires et de la violence, exprimant le refus de l'UTT, de toute forme de violence d'où elle émane .D 'autant, a-t-il affirmé, que la violence a pris des proportions grandes et s'est étendue aux diverses institutions et aux divers militants et acteurs de la scène nationale. Le représentant de l'observatoire tunisien des libertés académiques, Sami Aouadi, a stigmatisé la recrudescence des actes de violence à l'encontre des universitaires , outre les immixtions dans les questions d'ordre académique, comme les programmes et les régimes d'études, ainsi que dans les choix personnels comme la tenue des enseignantes, ou encore la vie estudiantine comme la réclamation de la séparation des étudiants et des étudiantes dans les salles de cours et les restaurants universitaires. Il a indiqué qu'une centaine d'affaires pour agressions verbales et physiques survenues au sein des établissements universitaires contre des enseignants et autres fonctionnaires ont été présentées à la justice.