Le secrétaire général du Congrès pour la République (CPR), Mohamed Abbou a affirmé hier que son parti a réclamé le départ du ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem depuis deux moins, tout en niant être derrière les fuites des factures relatives au séjour de ce ministre à l'hôtel Sheraton. “ Rafik Abdessalem est parmi les ministres dont le nom a été évoqué par le CPR pour être remplacés. Nous avons demandé un changement à la tête du ministère des Affaires étrangères depuis deux mois", a-t-il déclaré. Et d'ajouter: “Nous étions en possession de documents relatifs au séjour de Rafik Abdessalem au Sheraton aux frais du ministère, mais nous ne sommes pas à l'origine de la fuite de ces documents dévoilés par la blogueuse Olfa Riahi". Au sujet du soutien du CPR à la blogueuse , Me Abbou a indiqué que son parti “soutient la liberté de presse et le journalisme d'investigation et surtout quand il s'agit de publier des documents authentiques". Le secrétaire général du parti membre de la troïka au pouvoir aux côtés d'Ennahdha et du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ ou Ettakatol) a également condamné, dans ce même cadre, le communiqué dans lequel le gouvernement a affiché son soutien au ministre des Affaires étrangères avant l'aboutissement de l'enquête. Me Abbou a , par ailleurs, révélé que trois noms ont été cités pour remplacer Rafik Abdessalem. Selon lui, le président de l'instance politique du parti Républicain, Ahmed Néjib Chebbi, et l'actuel ministre des Affaires sociales Khélil Ezzaouia, figurent parmi les successeurs probables de Rafik Abdessalem. “ D'aucuns disent qu'il n'y a pas de personnes suffisamment compétentes pour remplacer Rafik Abdesalem, mais nous ne partageons pas ce même point de vue", a -t-il fait savoir, notant au passage que “M. Chebbi dispose des compétences lui permettant d'être le chef de la diplomatie tunisienne même si les positions du fondateur du Parti Démocrate Progressite lors et après la révolution ne sont pas conformes à la vision du CPR". Le Parti Républicain divisé au sujet de la participation au gouvernement L'éventuelle participation du Parti Républicain au gouvernement divise profondément cette formation politique moderniste née d'une fusion entre des formations centristes , dont notamment le Parti Démocrate progressiste et Afek Tounes. Selon des sources proches du Bureau politique du parti, de nombreux dirigeants du Parti Républicain refusent toute alliance avec le mouvement islamiste Ennahdha alors que d'autres membres plutôt pragmatiques sont favorables à une participation au gouvernement sous quelques conditions. Ces conditions sont , selon les mêmes sources, la détermination d'un calendrier électoral précis, la neutralité des ministères de souveraineté , un gouvernement restreint et non basé sur la logique des quotas entre les partis. Les dirigeants du Parti Républicain qui s'opposent catégoriquement à la participation au gouvernement et parmi lesquels figurent Yassine Brahim et Saïd Aydi, anciens ministre sous le gouvernement de transition de Béji Caïd Essebsi, sont plutôt attachés à la constitution d'un front démocratique capable d'équilibrer le rapport de forces politiques de faire contrepoids au mouvement Ennahdha grâce à une alliance avec Nida Tounes (L'appel de la Tunisie) de Béji Caïd Essebsi et de la Voie Démocratique et Sociale (Al-Massar), le Parti du Travail Patriotique et Démocratique (PT ̈PD) de Abderrazak Hammami et le Parti Socialiste dirigé par Mohamed Kilani. A noter que le Parti Républicain a été approché récemment par des dirigeants du mouvement Ennahdha qui souhaitent l'associer au prochain remaniement ministériel. Des concertations ont eu lieu dans ce sens et un ministère de souveraineté (le ministère des Affaires étrangères) a été même proposé à Ahmed Néjib Chebbi, président de l'instance politique du parti, selon des sources proches de la coordination de la Troïka. Nabil Maâloul a-t-il rejoint Nida Tounes? L'entraîneur de l'Espérance sportive de Tunis et ancien sélectionneur de l'équipe de Tunisie Nabil Maâloul s'est rendu, hier, au siège de Nida Tounes (L'Appel de la Tunisie) , où il s'est entretenu avec Béji Caïd Essebsi, le fondateur de ce parti.. Selon le site officiel de Nida Tounes , les entretiens entre les deux hommes ont porté sur les sports, le football et, surtout, les chances de l'équipe nationale dans la Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2013). Selon des membres de Nida Tounes, Nabil Maâloul aurait aussi payé sa carte d'adhésion au parti. Une information que nous n'avons pas pu confirmer auprès de l'intéressé lui-même. Au cas où cette information s'avère vraie, l'ex analyste des matches de football sur la chaîne qatarie Al-Jazira Sport, deviendra le deuxième entraîneur à rejoindre le parti de Caïd Essebsi après Mokhtar Tlili, l'ancien entraîneur de l'équipe nationale, de l'Espérance Sportive de Tunis et du Club africain. Le projet de loi sur l'Instance nationale de prévention de la torture remis à l'ANC Le ministre des droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, a remis , hier, le projet de loi portant création de l'instance nationale de prévention de la torture au Président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaâfer. Ce projet de loi devrait instaurer un ensemble de mécanismes et de mesures préventives contre la torture et les traitements inhumains, dont notamment les visites inopinées dans les centres de détention et les prisons ainsi que la formation des agents de l'ordre et du personnel des établissements pénitentiaires en matière de respect des droits de l'Homme.