Le parti Al Joumhouri serait-il en train de réviser sa future alliance électorale avec Nida Tounès, à la faveur de la dernière visite que viennent d'effectuer en France Béji Caïd Essebsi, Taïeb Baccouche et Mahmoud Ben Romdhane ? La réunion du bureau politique qu'Al Joumhouri a tenue, hier, a-t-elle évoqué cette question comme l'ont laissé entendre certains médias ? Pour en savoir plus, La Presse a contacté Néji Jalloul, membre du bureau politique d'Al Joumhouri, qui précise : «Il n'a jamais été question au cours de la réunion du bureau politique de traiter des activités de Nida Tounès, plus particulièrement de la visite effectuée par ses principaux responsables à Paris. Avec Nida Tounès, nos rapports se fondent sur une alliance électorale en vue des prochaines élections, en application de la décision déjà prise par notre comité central. Quant à l'ordre du jour de la réunion du bureau politique, il comprend deux points, à savoir l'examen de la marche de la création des structures régionales d'Al Joumhouri, d'une part, et la poursuite, d'autre part, de la discussion des alliances que nous aurons à tisser, à l'occasion des élections, avec les partis qui partagent nos principes et orientations, y compris le parti d'Essebsi». Et notre source de poursuivre : «Notre ambition est de parvenir à installer d'ici le 1er janvier 2013 quelque 264 représentations dans l'ensemble des délégations de la République. Pour le moment, Al Joumhouri dispose de 100 structures régionales ou locales. Dans certains gouvernorats ou régions à l'instar du Grand-Tunis, de Sfax ou de Béja, nous avons déjà fait le plein, alors que dans d'autres régions comme Monastir, Jendouba ou Kébili, nous continuons à implanter nos représentations». Une probable fusion à trois têtes Où en sont les discussions à propos de la fusion entre Al Joumhouri et Al Massar, et l'Alliance démocratique dont la naissance a été annoncée, jeudi dernier, pourrait-elle rejoindre le duo déjà cité ? «Pour ce qui est de la fusion avec Al Massar, les discussions vont toujours bon train. Quant aux camarades de l'Alliance démocratique, leur retour n'est pas impossible. Il est envisagé, sérieusement, qu'ils feront partie de la fusion Al Joumhouri-Al Massar. Nous avons des contacts avec les responsables de l'Alliance démocratique, mais pour le moment, rien n'est encore officiel. Quant aux alliances à caractère électoral, Al Joumhouri demeure ouvert à toutes les initiatives, y compris avec le Front populaire». Néji Jalloul tient à préciser qu'Al Joumhouri s'est tracé deux lignes rouges à ne pas franchir, quelles que soient les conditions. «D'abord, non à l'alliance avec Ennahdha. Nos deux projets de société sont opposés l'un à l'autre et nous ne pouvons, en aucune manière, nous rencontrer. Ensuite, un non catégorique à tout rapprochement ou alliance avec les partis résidus du RCD tels que l'Initiative, le Parti néo-destourien ou Al Watani Al Horr». Al Joumhouri a-t-il été contacté pour participer éventuellement à un gouvernement d'union nationale, comme l'ont déclaré, récemment, certains responsables d'Ennahdha ? «Oui, nous avons été approchés et nous avons fait part de notre refus de faire partie de ce gouvernement que nous considérons comme une Troïka bis. Nous sommes toujours partisans d'un gouvernement de compétences nationales. Pour nous, un gouvernement dit d'union nationale où Ennahdha continue à dominer les ministères de souveraineté et dans lequel Al Joumhouri et Nida Tounès ne sont pas représentés n'a aucune chance de réussir», tient-il à souligner en conclusion.