L'agence internationale de notation (Moody's), vient de prononcer son verdict concernant la note souveraine de la Tunisie. Désormais, la Tunisie a maintenu son « Investment grade ». La nouvelle vient d'être annoncée par la Présidence du gouvernement, suite à la diffusion d'un communiqué publié (sur sa page facebook officielle). L'information a été relayée par certains médias de la place et elle est confirmée au Journal « Le Temps », par un responsable au sein de la BCT. Ledit communiqué indique que « Selon Aurélien Mali, Analyste Senior chez Moody's Investors, cette agence a maintenu la position de la Tunisie dans le grade d'investissement, c'est à dire Baa3 ». Le même communiqué explique cette décision de Moody's par le fait que la Tunisie a finalement quitté la phase de récession. « Malgré les difficultés durant l'année 2012, et surtout la récession en Europe, la Tunisie a pu réaliser une relance et sortir de sa récession. Il faut aussi souligner que la Tunisie a pu mobiliser des fonds assez conséquents pour la relance de l'économie tout en assurant un soutien constant aux déficits et à la dette extérieure », indique le communiqué. On ajoute également que la Tunisie a pu maîtriser les déséquilibres globaux en disposant ‘'d'un ratio dette publique/PIB de 46% comparativement à un taux de 68,5% pour un pays ayant la même notation tel que « l'Espagne ». Aurélien Mali, va plus loin en affirmant (selon la Présidence du gouvernement) que grâce, particulièrement, au soutien international actuel, le risque de défaut de paiement de la Tunisie est éloigné dans l'avenir prévisible. Selon l'analyste de Moody's, cette notation a, toutefois, « assigné une perspective négative à la Tunisie. Et si le pays ne parvient pas à achever la transition à temps et si les autorités ne peuvent pas surmonter les défis pour atteindre l'objectif de réduction des déficits et éviter un dépassement budgétaire, une pression négative sur la notation pourrait avoir lieu. A qui doit-on croire ? Dans l'ensemble, cette notation devrait conforter les décideurs politiques, surtout après la vague des critiques adressées au gouvernement concernant la situation économique du pays. Cette notation remet en cause de nouveau la crédibilité des agences de notations sachant que la note de Moody's contredit totalement les notes déjà attribuées par les deux agences Ftich et Standard and Poor's (agences classées Top 3 mondial). Ainsi, selon les analystes de Fitch, la Tunisie n'arrive toujours pas à quitter la mauvaise posture ou' l'enfonce dans le « speculative grade ». Sept mois après la dégradation de sa note auprès de Standard & Poor's, la Tunisie a subi vers la fin de l'année dernière, une baisse de sa note en devises étrangères (IDR) à long terme à BB+ contre BBB- auparavant. Même constat pour la note à long terme en monnaie locale, que Fith l'abaisse de BBB à BBB-. La perspective est négative selon la même agence. Les analystes de cette agence ont évoqué la détérioration des ratios de dette publique et extérieure. Ils ont ainsi estimé que le déficit budgétaire pourrait ainsi atteindre 7,2% du PIB en 2012 et celui du compte courant 7,5% du PIB, mettant à rude épreuve les réserves officielles de change, qui ne couvrent actuellement que trois mois de paiements extérieurs courants. Idem pour l'inflation qui pourrait atteindre 5,5% en fin d'année 2012. Cette notation était prévue puisque la même agence avait dégradé, en mars 2011, la note souveraine de la Tunisie à BBB- avec perspectives négatives et confirmé ce rating, en février 2012. Les notations diffèrent d'une agence à une autre, sachant que le processus de notation est presque le même. Qui doit-on croire ?