Tous les jours, la brigade anti-drogue parvient à surprendre des individus qui s'adonnent à leurs activités favorites : celles de goûter aux stupéfiants. C'est devenu pour elle un jeu d'enfants d'autant qu'elle est devenue spécialiste pour distinguer une démarche normale d'une autre anormale. Comme ce fut le cas dernièrement quand elle soupçonna deux personnes qui déambulaient étrangement à travers les rues de la capitale. Interpellées, elles déclinèrent leurs identités avant d'être conduites au poste de police le plus proche. Là, l'on se rendit compte que leur comportement était bizarre. En effet, elles venaient juste d'absorber l'élixir enivrant ou plutôt la pilule prohibée qui les transporta en un clin d'œil au firmament pour observer à leur manière le globe terrestre. Priés de se " mettre à table ", les deux quidams, qui revinrent sur terre après un long moment, reconnurent qu'ils ne sont pas les seuls à consommer les stupéfiants qu'ils prisaient. C'était toute une bande organisée et dirigée par un chef bien particulier. Personne ne pouvait, en fait, imaginer qu'un handicapé puisse avoir l'idée de monter tout un réseau de trafiquants de drogue pour entreprendre une telle pratique illicite. Mais c'était méconnaître l'individu qui, étant handicapé cérébral et non moteur, a eu la lumineuse idée de profiter du médicament prescrit par son médecin traitant pour en faire un commerce fort lucratif. Grâce à cette arrestation de deux consommateurs invétérés, les agents de la brigade judiciaire de Tunis-la Médina ont mis la main sur toute une bande spécialisée dans l'écoulement et la consommation de drogue et dirigée d'une main de maître par un handicapé à l'intelligence aiguisée. Huit personnes furent arrêtées dont trois fournisseurs, y compris le chef qui a profité de sa maladie mentale pour s'investir dans ce négoce combattu par les législations de la terre entière. La brigade anti-drogue devait, de son côté, saisir une quantité impressionnante de comprimés de stupéfiants auprès des fournisseurs qui confirmèrent leur achat grâce aux ordonnances fournies par le handicapé. L'enquête se poursuit d'autant plus que l'interrogatoire des huit inculpés a permis de recueillir de plus amples informations sur ce réseau qui comprendrait d'autres personnes encore en vadrouille.