17% des familles tunisiennes ne consomment pas de la viande, selon un sondage de l'Observatoire de protection du consommateur 47% des salariés dépensent la totalité de leurs revenus entre le 12 et 13 de chaque mois! La classe moyenne tunisienne s'érode de plus en plus. C'est ce qui ressort d'une série d'études et de sondages réalisés récemment par l'Observatoire “ILEF" de protection du consommateur et du contribuable. Selon cet observatoire présidé par Abdeljelil Dahri , le coût de la vie a augmenté de 8,6% durant les quatre derniers mois de 2012 (entre septembre et octobre) par rapport à la période allant de mai à juillet de la même année. Un sondage réalisé par le même observatoire a fait également ressortir que 47% des salariés dépensent la totalité de leurs revenus entre le 12 et le 13 de chaque mois. Ce sondage réalisé auprès d'un échantillon de 65 salariés appartenant à toutes les catégories professionnelles ( directeurs, chef de service, agents, ouvriers...etc) révèle aussi que 10% des personnes interrogées se trouvent désargentées le 9 de chaque mois. 30% des salariés arrivent plus au moins à tirer leurs épingle du jeu grâce notamment au fait que leurs conjoints travaillent. Un autre sondage effectué auprès de 287 citoyens représentatifs des diverses catégories socio-professionnelles et de toutes les régions de la République fait ressortir que 68% des personnes interrogeés recourent aux avances sur salaires pour boucler leurs fins de mois. 28% des personnes sondées se précipitent; d'autre part, aux guichets des banques pour retirer leurs salaires avant qu'une partie de leurs rémunérations ne soit retranchée dans le cadre de paiement des tranches de crédits bancaires de toutes sortes. 2 kg de viande par famille 50% de l'échantillon déclarent, d'autre part, que la moitié de leur salaire est affectée au paiement des diverses dettes contractées durant le mois précédent alors que 60% des personnes interrogées affirment qu'elles ne parviennent même pas à emprunter de l'argent auprès de leurs proches ou amis. L'observatoire de protection du consommateur et du contribuable tire, dans ce chapitre, la sonnette d'alarme sur la montée des emprunts usuriers entre particuliers. Sur un autre plan, le sondage montre que les Tunisiens ne se contentent plus de se priver des petits plaisirs de la vie et des dépenses liées aux loisirs pour réussir à payer l'essentiel. 17% des familles tunisiennes ne consomment pas, en effet, de viande de toutes sortes faute de moyens. 60% des familles tunisiennes consomment uniquement 2 kg de viande rouge par famille et par mois en moyenne. Pour tenter de juguler la flambée des prix des denrées alimentaires 38% des familles tentent de faire leurs provisions dans les espaces commerciaux spécialisés dans la vente du producteur au consommateur. Contrebande et spéculation La hausse du coût de la vie s'explique essentiellement , selon l'observatoire de protection du consommateur et du contribuable, par la flambée spectaculaire des prix des produits alimentaires, du logement, des carburants et de l'habillement. Cette montée en flèche des prix découle notamment du manque de contrôle des circuits de distribution caractérisés par la multiplication des intermédiaires ainsi que de la contrebande des produits alimentaires, essentiellement le lait, l'eau minérale et les légumes. Selon une étude réalisée par l'observatoire sur les circuits de distribution des légumes et des fruits, les divers intermédiaires intervenant dans l'écoulement de ces produits s'octroient en moyenne une marge de profit de 48,6% contre une marge de 5 à 10% pour le détaillant! Afin de maîtriser la flambée des prix des produits de base, l'observatoire propsoe, entre autres, la généralisation à toutes les régions des espaces spécialisés dans la vente directe (du producteur au consommateur), l'interdiction d'accès des intermédiaires au marché de gros et l'intensification du contrôle au niveaux des routes, et notamment celles menant à la Libye.