Il ressort des chiffres annoncés dans un journal de la place par le responsable de l'observatoire de la protection du consommateur, que le pouvoir d'achat du Tunisien s'est dégradé au cours du mois d'avril de 8.5% par rapport au mois de mars. Cette détérioration est due, selon la même source, à la flambée des prix des produits de base, notamment les légumes et les fruits, qui ont enregistré une augmentation de 14%. Dans le même ordre d'idées, le taux d'endettement des familles atteint 5.3% ce qui rend la situation des moyennes et surtout des petites bourses dramatiques; d'ailleurs ces dernières se voient sevrées de la consommation de la viande et du poisson depuis déjà très longtemps! A titre de rappel les prix de la viande rouge ont oscillé au cours de ces deux dernières années entre seize et vingt dinars; quelle bourse même moyenne peut-elle se permettre de consommer de la viande, d'une manière régulière ? Le poisson, n'en parlons pas... même les très modestes sardines ont atteint le pic de trois dinars, les autres variétés varient entre 8 dinars -poisson importé- 13,20 dinars et même plus; pour le poisson dit noble ! Cette flambée n'a même pas épargné les légumes saisonnières -tomates, piment, pommes de terre- même les oignons ont eu leur cycle de fièvre, qui n'a pas trop duré, heureusement ! Dans cette valse des prix, le citoyen totalement désemparé ne sait plus sur quel pied danser. La problématique de la contrebande sur nos frontières; avec la Libye et l'Algérie, souvent invoquée y est pour quelque chose certes; mais cela n'explique pas les opérations d'exportation plus ou moins légales, effectuées par nos agriculteurs et nos commerçants et qui étaient tolérés par les pouvoirs publics dans le gouvernement précédent et à un degré moindre, dans le gouvernement de la troïka ! D'autre part, où sont passées les stocks de régulation de l'Etat, destinés à agir sur les tendances fluctuantes des courbes des prix et à rationaliser la loi de l'offre et de la demande ? N'est il pas opportun de regrouper les petits agriculteurs dans des ensembles; qui faciliteront et favoriseront des rapports fluides et bénéfiques entre les producteurs et les consommateurs ? Tout en faisant face avec détermination aux abus criminels des spéculateurs, des louches commissionnaires et autres cartels mafieux.