Fausse gifle, vraie manipulation : ce que cache la campagne contre Hend Sabry    Un séisme de magnitude 5,1 secoue le nord de l'Iran    El Amra : les autorités démantèlent un nouveau camp de migrants subsahariens    Les musées militaires tunisiens ouvrent leurs portes gratuitement ce dimanche    Elyes Chaouachi renvoyé devant la chambre criminelle antiterroriste    Agression sioniste: l'Iran continue d'exercer son droit à la légitime défense    Où voir Espérance de Tunis – Los Angeles FC ce soir ?    Aziz Dougaz en route vers les quarts de finale au tournoi M25 de Monastir    Israël, l'Occident et l'hypocrisie nucléaire : le sale boulot à deux vitesses    Face au chaos du monde : quel rôle pour les intellectuels ?    Festival arabe de la radio et de la télévision 2025 du 23 au 25 juin, entre Tunis et Hammamet    Révision des dispositions relatives au crime de détournement de fonds : examen des propositions d'amendement de l'article 96    Riadh Zghal : Que faire pour ramener les talents au pays ?    Ons Jabeur battue au tournoi de Berlin en single, demeure l'espoir d'une finale en double    Carrefour Tunisie lance le paiement mobile dans l'ensemble de ses magasins    Sfax : la plateforme « Najda TN » sauve 5 patients d'une crise cardiaque    Microsoft le dit : nos journées de 12h nous rendent moins efficaces    Céréales : une campagne prometteuse malgré les aléas climatiques    Fraude fiscale : un taux estimé à 50%, selon Mohamed Salah Ayari    WTA Berlin Quart de finale : Ons Jabeur s'incline face à Markéta Vondroušová    Caravane Soumoud de retour à Tunis : accueil triomphal et appels à soutenir la résistance palestinienne    La justice contre Sonia Dahmani : autopsie d'un acharnement    Après le succès de sa grève, l'Organisation Tunisienne des Jeunes Médecins brandit la menace d'escalade    Météo en Tunisie : légère hausse des températures    AMEN BANK, solidité et performance financières, réussit la certification MSI 20000    15 ans de prison pour le nahdhaoui Sahbi Atig    CUPRA célèbre le lancement du Terramar en Tunisie : un SUV au caractère bien trempé, désormais disponible en deux versions    Mehdi Ben Gharbia condamné à 8 ans de prison pour corruption financière    Un drone "Heron" de l'entité sioniste abattu par les défenses aériennes iraniennes    Kairouan : une ambulance attaquée en pleine nuit avec un mortier    Kaïs Saïed : un ancien ministre se permet de donner des leçons alors que c'est un escroc !    Mourir à vingt ans aux frontières de l'Europe : quand la solidarité est criminalisée    Médina de Tunis : des commerces sanctionnés pour non-respect des règles d'hygiène    Grève annulée à la CTN : un accord in extremis entre le ministère et le syndicat    Grève générale dans le secteur agricole tunisien prévue le 25 juin : la fédération lance un avertissement    Le Hezbollah réaffirme son soutien à l'Iran    Joséphine Frantzen : rapprocher la Tunisie et les Pays-Bas, un engagement de chaque instant    Kaïs Saïed, Ons Jabeur, Ennahdha et Hizb Ettahrir…Les 5 infos de la journée    US Monastir : Faouzi Benzarti confirmé pour la saison prochaine    Berlin Ons Jabeur en quarts de finale face à Markéta Vondroušová    Skylight Garage Studio : le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    Festival Au Pays des Enfants à Tunis : une 2e édition exceptionnelle du 26 au 29 juin 2025 (programme)    Découvrez l'heure et les chaînes de diffusion du quart de finale en double d'Ons Jabeur    Le Palais de Justice de Tunis: Aux origines d'un monument et d'une institution    Skylight Garage Studio : Le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    Salon international de la céramique contemporaine du 20 juin au 15 juillet 2025 à la médina de Tunis    Tunisie : Fin officielle de la sous-traitance dans le secteur public et dissolution d'Itissalia Services    La Tunisie mobilise les soutiens en faveur de son candidat l'ambassadeur Sabri Bachtobji, à la tête de l'Organisation Internationale pour l'Interdiction des Armes Chimiques (OIAC)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le combat des juges se poursuit
Pouvoir judiciaire
Publié dans Le Temps le 29 - 01 - 2013

«Il est inconcevable de parler d'indépendance de la magistrature tant que tout est entre les mains du ministre»,
affirme Raoudha Karafi, Vice-présidente de l'AMT
Port du brassard rouge le 4 février, ouverture des procès retardée au 11 février et principe de grève générale adopté
Dans cette deuxième étape de la transition démocratique et attendant les prochaines élections, tous les regards seront braqués sur l'indépendance de la Justice, garantie essentielle pour des élections transparentes. En effet il revient aux seuls juges de se prononcer sur les litiges électoraux.
Aux dernières nouvelles la colère est grande dans le corps des magistrats. Après le sit-in réussi du 10 janvier courant devant l'Assemblée Nationale Constituante (ANC), ils comptent revenir de nouveau à la charge en portant le brassard rouge à partir du 4 février prochain. Ils retarderont l'ouverture des procès, à partir du 11 février. Le principe de la grève a été adopté. C'était dimanche dernier au cours du Conseil national extraordinaire tenu par l'Association des Magistrats Tunisiens (AMT), cette association qui a tant combattu la dictature de Ben Ali.
Raoudha Karafi, vice-présidente de l'AMT, précise au Temps, que la réunion extraordinaire du Conseil national qui a été très suivie a été l'occasion « d'évaluer les mouvements de protestation décidés lors de l'Assemblée générale du 24 décembre dernier ». Une cellule de crise avait été créée à cette occasion pour organiser différents sit-in. Elle ajoute : « celui organisé devant la Constituante avait connu un grand succès. Des rassemblements avaient été organisés dans différents tribunaux à l'intérieur du pays, come dans les cours d'Appel du Kef, Gafsa et Médenine».
Le Conseil national extraordinaire a appelé à intensifier les actions de protestation de façon progressive. Raoudha Karafi, rappelle que le projet de loi portant création de l'Instance provisoire de la magistrature qui n'avait pas été approuvé le 2 août dernier, devait revenir aux débats au sein de l'ANC au plus tard six mois après, et ce, selon le Règlement intérieur, c'est-à-dire avant le 2 février prochain. Pratiquement, si l'Instance provisoire de la Magistrature n'est pas formée au mois de mars prochain, pour qu'elle commence à exercer au mois d'avril, les magistrats se retrouveront dans la même situation que l'année dernière. Les magistrats entreront dans une nouvelle période d'incertitude et dans l'inconnu. Même le Conseil supérieur de la magistrature ressuscité l'année dernière, connaîtra des problèmes juridiques. Les mandats des membres représentant les magistrats s'achèvent au mois de Janvier. Cette situation a affaibli la magistrature. « Il est inconcevable de parler d'indépendance de la magistrature tant que tout est entre les mains du ministre de la Justice, recrutement, nominations, promotions, mesures disciplinaires, prolongation de l'exercice après l'âge légal de la retraite... Nous ne savons pas aujourd'hui quels sont les magistrats qui vont bénéficier de rallonge », déplore la Vice-présidente de l'AMT.
Après l'identification de la situation des magistrats, le Conseil national a décidé le port du brassard rouge à compter du 4 février prochain, après la fin du délai de six mois pour le réexamen du projet par l'ANC. Une semaine après, le 11 février, l'ouverture des séances de jugement des procès en cours seront retardées. Un communiqué précisera en temps opportun cette mesure. Enfin, le principe de la grève a été adopté. Sa concrétisation dépendra des évolutions qui auront lieu dans la magistrature et dans le pays.
Raoudha Karafi, rappelle que tout le monde s'accorde à dire que si l'Instance provisoire de la Magistrature n'est pas installée au mois de mars prochain pour commencer à travailler le mois d'avril, la situation des magistrats ne fera que s'aggraver, leur marginalisation et leur précarité avec.
«Le mécontentement est grand dans les milieux de la magistrature. Presque toutes les initiatives juridiques ont bénéficié de la priorité par rapport au projet de loi de création de l'Instance provisoire de la magistrature y compris l'initiative du projet dit de l'assainissement de la magistrature et du barreau », dit-elle.
Ce projet de loi organique d'assainissement est rejeté parce qu'il est partiel et ne s'intègre pas dans le cadre de la Justice transitionnelle. « Le dossier de l'assainissement ne doit pas être instrumentalisé politiquement et être objet de tiraillements politiques entrant dans le cadre des prochains rendez-vous électoraux. L'assainissement doit se faire dans le cadre de la Justice transitionnelle et englober toutes les institutions », précise la Vice-présidente de l'AMT. Elle rappelle les conséquences générées par l'opération d'exclusion en groupé décidée par le ministre de la Justice. La magistrature s'en est trouvée fragilisée. « Sans l'indépendance de la magistrature, on ne peut en faire une institution qui joue le rôle attendu en cette période transitoire. C'est une période fondamentalement politique. La magistrature doit jouer un rôle d'arbitre et non être un outil entre les mains d'une partie contre une autre ».
Après le sit-in du 10 janvier courant, a-t-il eu du suivi ? A cette question la réponse de Raoudha Karafi est claire : « un courrier a été envoyé à Kalthoum Badreddine, présidente de la Commission de la législation générale au sein de l'ANC, pour lui rappeler les délais pour revoir le texte de l'Instance provisoire de la magistrature. Le jour de port du brassard rouge un autre contact sera pris avec l'ANC ». C'est dire que l'AMT tout en étant ferme sur les positions défendant les magistrats, ne ferme pas la porte du dialogue.
Par ailleurs, le Conseil national a déploré l'absence de principes fondamentaux garantissant l'indépendance de la magistrature conformément aux standards internationaux. Les magistrats seront-ils écoutés par le ministre la Justice ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.