On croyait que la parenthèse était fermée et le feuilleton des prédicateurs venus d'Orient terminé. Après la polémique suscitée par les prêches rétrogrades et venimeux de l'Egyptien Wajdi Ghnaïm, on pensait que la leçon était tirée et qu'aucune raison ne justifierait l'invitation en Tunisie de ces hommes d'un autre monde. On s'est trompé. L'Egyptien parti, c'est au tour d'un Koweïtien, cette fois de débarquer en grande pompe et avec les honneurs dûs à un chef d'Etat comme s'il était le Messie attendu ou l'homme-miracle promettant de soulager la Tunisie de ses maux et de l'orienter sur la trajectoire de la science, du savoir et de la modernité. Ainsi, la Tunisie, terre de civilisation, de culture et de l'Islam tolérant et éclairé, devient elle, après la révolution de la dignité et de la liberté, un terrain fertile aux discours fanatiques et à l'idéologie d'un Islam rigoureux, rejeté par les Tunisiens depuis des siècles. Car le Tunisien et par nature adepte du juste milieu et hostile à tous les excès d'où qu'ils viennent. La réalité est que l'Orient n'a pas toujours porté dans son cœur la Tunisie, enviant peut-être son avancée, malgré ses ressources naturelles limitées, dans les domaines de la science, de la médecine, de la technologie et l'accusant, à tort d'alignement sur la culture occidentale. C'est en quelque sorte, une revanche que prend cet Orient rétrograde sur la Tunisie et une tentative de saboter tout ce qui fait son exception et son rayonnement. Parce que le discours de ces prédicateurs autorisés à distiller leur venin dans nos contrées est un appel à l'obscurantisme et à un retour à des siècles révolus. Le plus grave est quand l'enfance est en point de mire. L'excision, le voile et on ne sait quoi d'autres demain. Oui pour le voile quand c'est le choix délibéré de la femme à l'âge adulte et non qu'il soit imposé à l'enfant sous l'influence d'endoctrinent et de manipulation. Ceci n'est pas digne de la Tunisie et de surcroît quand cela se passe avec l'approbation et l'aval des autorités.