La finale de la CAN-2013 opposera dimanche à Johannesburg le Nigeria, qui a écrasé le Mali (4-1), au Burkina Faso, vainqueur du Ghana au terme de la séance des tirs au but (1-1 a.p. 3 t.a.b à 2) et qualifié pour la première fois de son histoire à ce stade de l'épreuve, mercredi. Les Nigérians tenteront d'accrocher un 3e trophée continental à leur palmarès alors que les Burkinabè, les invités surprises de la finale, auront la possibilité de remporter leur toute première CAN. Le match pour la 3e place sera en revanche l'exacte réplique de celle de 2012 et mettra aux prises le Mali au Ghana, samedi à Port Elizabeth, les Aigles pouvant ainsi rééditer leur performance de 2012 en montant sur la plus petite marche du podium. Les Super Eagles, emmenés par leur duo de feu en attaque Moses-Emenike, n'ont laissé aucune chance aux Maliens, qui échouent aux portes de la finale de manière cruelle après avoir porté haut les couleurs de leur pays en guerre. Emenike, auteur du 3e but nigérian sur un coup franc dévié, a porté son total de buts dans le tournoi à 4 et partage la tête du classement des buteurs avec le Ghanéen Wakaso, qui a ouvert le score contre le Burkina sur un nouveau penalty très litigieux, la faute de Panandetiguiri sur Atsu paraissant totalement inexistante. Il s'agit du 3e penalty réussi par le joueur des Black Stars mais justice a finalement été rendue aux Etalons qui ont égalisé en seconde période sur un but de Bancé avant de terrasser leurs adversaires lors d'une dramatique séance des tirs au but marquée par 2 loupés ghanéens et un arrêt du gardien burkinabè Diakité. Demi-finaliste en 2008 et 2012, finaliste en 2010, le Ghana n'est donc pas parvenu à se hisser en finale pour la 9e fois et laisse le beau rôle aux Etalons qui devront toutefois se passer des services de leurs deux meilleurs joueurs, Alain Troaré, forfait sur blessure dès le 1er tour, et Pitroipa, exclu en demi-finale après avoir reçu deux cartons jaunes. Pour le Nigeria, qui atteint sa 7e finale dans une CAN, il s'agit d'un retour en fanfare après sa non-qualification pour la phase finale l'année dernière.
Burkina Faso en finale! Historique ! Le Burkina Faso est pour la première fois de son histoire en finale de la CAN après sa victoire aux tirs au but (1-1, tab 3-2) contre le Ghana. Les Etalons affronteront le Nigeria. Au bout du suspense, le Burkina Faso s'est qualifié, mercredi soir à Nelspruit, pour sa première finale de Coupe d'Afrique Nations après avoir disposé du Ghana aux tirs au but (1-1, 3-2). Dans une demi-finale très ouverte, les Etalons, d'abord menés au score, ont su réagir à l'heure de jeu (60e, Bancé) avant de prendre peu à peu le pas physiquement sur leurs adversaires. Marquée par l'expulsion injuste de Jonathan Pitroipa dans la prolongation et un penalty non sifflé (118e), cette seconde demi-finale a bien failli tourner au drame national pour les hommes de Paul Put. C'était sans compter sur la maladresse des Ghanéens, complètements passés à côté de leur séance de tirs au but trois années après un premier échec en Afrique du Sud, face à l'Uruguay en quart de finale de Coupe du monde. Cette qualification - certes à l'arrachée - vient donc confirmer une montée en puissance de la part de cette sélection du Burkina Faso que ce soit dans cette édition 2013 (ou elle est invaincue) ou sur le pan continental (troisième participation consécutive à une Coupe d'Afrique après deux échecs au premier tour). Rien n'a pourtant été simple face à des Ghanéens plus doués physiquement et techniquement. Mais l'esprit de combat des Etalons combiné à un jeu instinctif et mortel en contre ont su mettre à mal des Black Stars peu souples et parfois patauds. Deux hommes sont à sortir du lot, à commencer par Jonathan Pitroipa, ailier et meneur de jeu à la fois, qui évoluait en tant qu'électron libre sur le front de l'attaque burkinabaise. Quand Paul Put efface Philippe Troussier L'autre est Aristide Bancé, véritable tour de contrôle qui a mis au supplice la charnière centrale Vorsah-Boye. Le plus drôle dans cette histoire c'est que la titularisation du joueur d'Augsburg - 28 ans - était un coup de poker de la part de Paul Put, le sélectionneur belge des Etalons. La principale victime de ce choix tactique ne ni plus ni moins été que Moumouni Dagano, capitaine et buteur attitré de la sélection. Ce choix culotté s'est avéré gagnant pour le technicien belge qui aurait même pu s'éviter cette séance de tirs au but si Dauda et Kwadwo Asamoah n'avaient pas sorti le grand jeu dans les derniers instants de la partie face au puissant attaquant peroxydé. Cette élimination aux portes de la finale est un échec absolu pour les Black Stars, qui voulaient s'offrir une deuxième finale en trois participations. Les occasions n'ont pourtant pas manqué aux hommes de James Appiah. Mais la précipitation des ailiers Wakaso et Atsu et la maladresse du secoué Gyan Asamoah - sevré de bons ballons et qui s'est livré un véritable combat physique face à Koulibaly - ont condamné un groupe qui, à défaut de laisser rêveur, était cohérent. Les Ghanéens laissent donc le droit de rêver à la sélection burkinabaise qui efface pour sa part le fabuleux parcours de sa devancière de 1998. A l'époque, Philippe Troussier avait emmené ses troupes à la quatrième place de la compétition après une petite finale perdue aux tirs au but face au RD Congo (4-4, tab 1-4). Dimanche, au Soccer City de Johannesburg face au Nigeria, les hommes de Paul Put joueront tout autre chose.
Le Nigeria brise en quatre le rêve malien L'équipe du Nigeria s'est brillamment qualifiée pour la finale de la CAN 2013 en battant celle du Mali 4-1, ce 6 février à Durban. Les Super Eagles ont fait la différence durant la première période de cette demi-finale, avec trois buts inscrits. Les Maliens, eux, disputeront le match pour la troisième place comme en 2012. Malgré un début de rencontre hésitant, les Nigérians se procurent la première grosse occasion du match. A la 15e minute, Brown Ideye exploite une longue passe dans la profondeur mais sa frappe croisée est repoussée du pied droit par Mamadou Samassa. John Obi Mikel n'est pas loin non plus du coche à la 23e minute. Le milieu de terrain, servi en retrait, a le temps d'armer une demi-volée puissante qui rase le montant gauche adverse. C'est un défenseur, Elderson Echiejile, qui trouve la faille, dans la foulée. Victor Moses travaille sur le flanc droit, puis mystifie Tamboura d'un crochet avant d'expédier un centre tendu au second poteau. Le latéral gauche Echiejile jaillit et reprend le ballon d'une tête plongeante : 0-1, 25e. Les Super Eagles ne desserrent pas l'étau : sur une nouvelle accélération plein axe, Brown Ideye se présente face à Mamadou Samassa. Malgré un tacle désespéré de Molla Wagué, le ballon finit sa course au fond des filets : 0-2, 30e. Le KO intervient à la 44e minute lorsqu'un coup franc d'Emmanuel Emenike est totalement dévié par le pied de Mohamed Sissoko dans sa cage : 0-3 Tout réussit au Nigeria. Et l'addition aurait pu être plus lourde si Eddy Onazi avait réussi un lob sur Samassa...
Le calvaire se poursuit en deuxième période Les Aigles étaient pourtant bien rentrés dans la partie, avec un Seydou Keita présent à la baguette. Keita s'était procuré une première occasion avec une tête trop décroisée sur un corner (12e), avant que Mohamed Sissoko ne tire au-dessus (13e). Mais les Maliens ont été dépassés par l'explosivité des Nigérians. A la pause, Patrice Carteron tente donc une option plus offensive avec l'entrée de Cheick Diarra à la place de Maïga. Mais les Maliens manquent encore d'efficacité. A la 47e minute, Seydou Keita tire à côté. Wagué, lui, envoie le ballon au-dessus avec un coup de tête (55e). Le coaching de Stephen Keshi s'avère plus efficace. A peine entré en jeu, Ahmed Musa creuse l'écart grâce à un déboulé côté gauche, un service dans la profondeur et une balle glissée entre les jambes de Samassa : 0-4, 60e. Musa inscrit un cinquième but presqu'immédiatement après mais l'arbitre M. Gassama l'invalide pour un hors-jeu (64e). Heureusement pour les Maliens, les Nigérians lèvent un peu le pied en vue de la finale. Mahamadou Samassa se procure une première chance de réduire la marque mais il perd son duel avec Vincent Enyeama (72e). Cheick Diarra, lui, parvient à scorer lorsque Cheick Diabaté lui remet intelligemment un ballon en retrait : 1-4, 75e. Un but pour sauver l'honneur.
Paul Put: «L'arbitre ne voulait pas de Burkina Faso en finale» Le sélectionneur du Burkina Faso Paul Put a ironisé sur l'arbitre, “la star" de la demi-finale de CAN-2013 remportée contre le Ghana aux tirs au but (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.) qui “ne voulait pas du Burkina Faso en finale". Paul, quelle est votre première réaction ? - “Je suis très heureux de cette victoire, et qu'on soit arrivé en finale, je pense que c'était mérité. Le meilleur joueur ce soir était l'arbitre, c'était la star, très haut niveau (ironique). C'était clair qu'il ne voulait pas de nous en finale. Le penalty qu'il a sifflé, les cartons jaunes pour Pitroipa... J'ai dit aux joueurs à la mi-temps: “On n'a pas besoin de l'arbitre pour gagner ce soir". Comment allez-vous faire sans vos deux principaux éléments offensifs, Alain Traoré (blessé) et Jonathan Pitroipa (suspendu) lors de la finale ? - “Quand on voit ces joueurs et leurs performances, ils ont été très importants pour nous, pour marquer, faire la différence. Mais j'ai toujours dit qu'on était venu à vingt-trois à Nelspruit. C'est à nous de faire une tactique, une bonne organisation, et peut-être que Charles Kaboré sera le nouveau buteur". Qu'avez-vous pensé du match ? - “Ca n'a pas été facile. On respectait le Ghana. On a analysé leurs matches contre le Niger et le Cap-Vert. On savait qu'ils avaient beaucoup de qualités, de talent, de vitesse. On a fait une tactique qui a fonctionné. On devait garder une bonne organisation, rester concentrés, et faire aussi attention aux contre-attaques. On a eu la possession, et on a eu un peu de chance aussi, parce que le Ghana a manqué quelques occasions, mais nous aussi".
Le Burkina fait appel pour Pitroipa Le Burkina Faso a fait appel auprès de la Confédération africaine concernant le carton rouge reçu par son attaquant Jonathan Pitroipa, suspendu pour la finale. L'immense joie du Burkina Faso s'est teintée d'une pointe, appuyée, de regrets. Mercredi soir, pendant que les étalons célébraient leur qualification pour la finale de la CAN 2013, Jonathan Pitroipa, lui, était en larmes. Parce que, pour l'attaquant du Stade Rennais, la compétition est bien terminée. Après avoir écopé d'un carton rouge face au Ghana, il sera automatiquement suspendu pour la finale face au Nigeria, dimanche. Pitroipa a écopé de deux cartons jaunes, l'un pour une main (67e), l'autre pour une simulation dans la surface (117e), peu évidente, c'est le moins que l'on puisse dire. Le Burkina Faso a fait aussitôt appel de cette décision. “Nous avons fait appel dès la fin du match", a dit le manager de l'équipe Gualbert Kaboré. Le secrétaire général de la Fédération burkinabè a envoyé une lettre à la CAF dans les deux heures après la fin du match, comme le dit le règlement. C'était scandaleux. “On pense avoir une bonne chance d'obtenir gain de cause". Le milieu de terrain Charles Kaboré, capitaine du Burkina, a de son côté demandé à l'organisation du tournoi la clémence pour son coéquipier. “J'espère que la commission va voir la vidéo pour Pitroipa, parce qu'il ne méritait pas le carton rouge, a dit le capitaine des Etalons. J'espère qu'il jouera la finale, parce que c'est un joueur important pour nous". “On se pose beaucoup de questions" En conférence de presse d'après-match, le sélectionneur du Burkina, Paul Put, avait critiqué l'arbitre, le Tunisien Slim Jedidi. “Le meilleur joueur ce soir était l'arbitre, c'était la star, très haut niveau, avait-il ironisé. C'était clair qu'il ne voulait pas de nous en finale. Le penalty qu'il a sifflé, les cartons jaunes pour Pitroipa..." “Il y a beaucoup de supputations, on se pose beaucoup de questions", a aussi avancé le manager Gualbert Kaboré, en énumérant plusieurs faits de jeu. “Curieusement, les joueurs ont mieux réagi que nous, les membres de l'encadrement, a précisé Gualbert Kaboré. Ils se sont dit que si l'arbitre était injuste, c'est parce que quelque part, ils étaient forts". A l'image de Charles Kaboré, les joueurs ont effectivement tenu un discours plus mesuré. “L'arbitre c'est un humain, il a le droit de se tromper, mais il s'est trompé beaucoup de fois aujourd'hui, a ajouté Kaboré. Il faut savoir pardonner de temps en temps, mais aujourd'hui c'était trop. Mais l'arbitre, ce n'est pas un problème. Aujourd'hui on est qualités c'est le plus important, on est en finale, et il faut que Pitroipa joue la finale". Sans Jonathan Pitroipa, le potentiel offensif du Burkina Faso est clairement amoindri. Auteur de deux buts depuis le début de la compétition, il a énormément pesé sur les défenses. Le Burkina aurait grandement besoin de lui face au Nigeria.
Le capitaine malien Seydou Keita : «J'ai presque envie de demander pardon» Battu sèchement par le Nigeria (4-1) en demi-finale, le Mali est éliminé de la Coupe d'Afrique des Nations. Une énorme déception pour le capitaine Seydou Keita qui a présenté ses excuses au peuple malien, déçu de ne pas pouvoir emmener les Aigles jusqu'au bout. A chaud, comment analysez-vous ce revers subi en demi-finales face au Nigéria ? - C'est très difficile car le score est dur pour nous. Mais quand on regarde l'ensemble du match en prenant en compte sa physionomie, les Nigérians ont été meilleurs que nous. Puis avec une équipe du Mali très jeune, on n'a pas su gérer le fait que nos adversaires aient inscrits deux buts rapidement (25e et 30e). C'est alors devenu trop compliqué pour nous. Mais il ne faut pas se chercher d'excuses. Ça fait partie du jeu... En voulez-vous à vos partenaires ? - Non, car c'est collectivement qu'on est passé à côté. Il y a eu des petites erreurs et surtout des fautes inattentions. C'est cela qui nous a tués. D'ailleurs, dans ce genre de rencontre, ce sont les petits détails qui comptent le plus. C'est dommage car on avait vraiment envie de bien faire et de gagner ce match pour rendre heureux notre pays. C'est donc difficile d'avoir une analyse juste après une telle défaite... Avez-vous un message à adresser à tous vos compatriotes restés au pays ? -Quand je pense à ces gens, je ne ressens que de la déception. J'en suis presque au point de leur demander pardon. En tout cas, je suis désolé pour tous les Maliens parce qu'on avait vraiment à cœur de les rendre heureux. Et en ce moment, le pays en a tellement besoin. On aurait pu leur offrir encore plus.
Mais vous avez quand donné du bonheur en vous hissant jusqu'en demi-finales de cette CAN 2013, non ? -Le passé, c'est le passé. C'est le football, c'est comme ça. C'est pour ça que cette défaite-là a quelque part déjà effacé certaines de nos performances. Voilà, c'est dommage parce qu'on avait surtout envie de faire mieux que l'année dernière. On voulait atteindre la finale comme en 1972. Y arriver, cela aurait été bienvenu pour notre pays. D'ailleurs, je suis persuadé qu'on aurait pu mieux faire. Mais c'est comme ça... Maintenant, il reste ce match pour la troisième place... -Oui, pour nous c'est très important cette dernière rencontre. On va la jouer à fond.
L'arbitre Slim Jedidi suspendu par la CAF La CAF a annoncé via son secrétaire général avoir suspendu l'arbitre Slim Jedidi jugeant que l'instance s'attendait à « un meilleur niveau »