Le doyen des juges d'instruction au 13ème bureau près le tribunal de première instance de Tunis, poursuivant l'enquête sur le meurtre de feu Chokri Belaïd, a entendu hier matin Lazhar Akremi, dirigeant au parti Nida Tounés ainsi que Mehrez Zouari, directeur des services spéciaux au ministère de l'Intérieur. Ils sont entendus, comme ce fut le cas pour Zied El Héni, le premier à être auditionné dans cette affaire, à titre de témoins. C'est une enquête qui nécessite, beaucoup de sagacité et de minutie, afin de parvenir à mettre la main sur le ou les coupables de cet abominable meurtre. La Justice a les pleins pouvoirs pour agir dans ce sens. C'est en effet au juge d'instruction de procéder à tout acte qu'il juge utile dans la recherche de la vérité, que ce soit par des auditons des commissions rogatoires, nationales ou internationales ainsi que des expertises. De son côté Ali Laârayedh a affirmé que le ministère a mis les bouchées doubles afin de parvenir par tous les moyens à arrêter tous ceux qui ont contribué directement ou indirectement, à cet acte odieux et dénotant d'une mentalité rétrograde et funeste qui encourage le crime et ne peut mener le pays qu'au chaos. Lazhar Akrémi accuse Le dirigeant de Nida Tounés a dans des déclarations aux médias pointé du doigt « plusieurs personnalités au ministère de l'Intérieur, appartenant au parti «Ennahdha» et qu'il tient pour « responsables de multiples actes de violence y compris ceux proférés à Djerba, à l'encontre de Béji Caïd Essebsi ». Il a donc été entendu hier par le juge d'instruction, et bien que l'interrogatoire n'a duré qu'une demi heure à peine, il reste pour le moment sous le sceau du secret de l'instruction dans l'intérêt de la bonne marche de l'enquête. Mehrez Zouari entendu pendant plus d'une heure La durée de l'audition, n'est pas forcément un indice probant sur lequel on peut se baser pour tirer des conclusions dans n'importe quel sens. Cela dit, cette différence du temps d'audition, entre lui et Lazhar Akrémi, peut donner matière à réflexion. Ce dernier avait-il moins de choses à dire ? Trêve de supputations, et laissons au cours normal de l'instruction de nous mener à la vérité. Ce qui nous importe, c'est surtout de connaître la vérité, sur le meurtre de feu Chokri Belaïd, un acte qui ne peut s'expliquer autrement que par la haine et cet élan de semer le trouble et la discorde, et qui ne sert aucunement l'intérêt du pays. Ces violences pour des causes partisanes, qui nous rappellent, du moins pour ceux qui n'ont plus vingt ans depuis longtemps, certaines pratiques de l'ancien régime, dès l'aube de l'indépendance (cf. les disparus de Sabat Edhlam) et qui constituent de toutes les façons une trahison pour nos martyrs et tous ceux qui se sont sacrifiés pour le bien du peuple.