Les bénéficiaires de l'amnistie générale, toujours en sit-in depuis le 17 janvier, choisissent, cette fois, de s'attaquer au laxisme du gouvernement et bien entendu de ceux qui étaient, il y a quelques années leurs compagnons de route. Sauf que maintenant les chemins des uns et des autres divergent. Les sit-inneurs l'ont bien compris et c'est la raison pour laquelle ils ont choisi de ne pas y aller par quatre chemins. Ils poursuivent leur chemin tortueux et sinueux de la résistance même s'il y va de leur état de santé. Mohamed Agrebi, le porte parole du mouvement de la résistance des anciens détenus politiques depuis la clinique où il passait un séjour d'hospitalisation s'est adressé à l'opinion publique aux consciences intègres insistant sur le fait que « le dossier des anciens prisonniers politiques ne peut en aucun cas être l'objet au marchandage politique. Il est vrai que certaines situations professionnelles ont été réglées et que quelques cas sociaux ont été pris en charge par l'Etat, mais cela ne suffit pas. Nous demandons que le dossier soit traité dans son ensemble pour que le décret-loi sur l'amnistie générale soit mis en pratique » dit-il en rappelant les tenants et les aboutissants de la réunion tenue entre des responsables représentants du premier ministère, le ministère de la Justice, l'administration publique et des sit-inneurs. Ces derniers ne le répèteront pas assez, en effet : « On revendique la mise en place d'un cadre juridique, la détermination des parties du dossier de l'amnistie générale ainsi que l'indication du profil des bénéficiaires de ce décret loi. » lit-on dans le communiqué rendu public depuis mercredi dernier. On montre du doigt les anciens militants de l' « Ittijah Al Islami » Des vidéos circulant sur le réseau social facebook et notamment sur la page réservée au sit-in montre des anciens détenus s'adressant directement à Ghannouchi, le leader du parti Ennahdha, l'exhortant lui-même tout comme ceux qui assument des fonctions au sein du gouvernement à être reconnaissants vis-à-vis des militants de l'''Ittijah Islami'' devenu par la suite mouvement Ennahdha. « C'est grâce à notre militantisme que vous êtes à vos postes actuels. Nous sommes la rançon du succès d'Ennahdha aujourd'hui. Et vous ne nous prêtez aucun intérêt. Vous passez tous les jours à côté de nous sans même daigner nous regarder. » disent les uns « Mais ne croyez pas que nous allons nous taire. Nous allons continuer notre bataille jusqu'au bout. Vous avez envoyé vos enfants étudier à l'étranger alors que beaucoup d'entre nous n'ont même pas les moyens de convoler en justes noces. Pis encore certains n'ont pas de quoi payer le transport en commun pour se joindre à nous au sit-in. » disent les autres. Samir Dilou, ministre nahdhaoui des droits de l'Homme au gouvernement Jébali démissionnaire, a été l'objet de lynchage sur le réseau social. Des photos illustrant ledit ministre barré d'une croix et sur lesquelles on peut lire des inscriptions qui lui sont hostiles. Le message des sit-inneurs n'est pas resté lettre morte paraît-il puisque Yémina Zoghlémi, la députée nahdhaouie à l'ANC y a réagi sur les ondes de mosaïque FM pour rappeler que plus de 220 personnes ont bénéficié d'un recrutement direct dans la fonction publique alors que 3000 blessés de la Révolution ont été tout autant embauchés. Affaire à suivre.