L'allègement des tensions inflationnistes observé en Tunisie depuis le début de l'année en cours n'exclut pas les aléas liés à l'envolée des prix du pétrole et à l'accroissement des risques de crédits conjecturés sur le marché international sans omettre le bond des prix des matières premières qui tend probablement à alourdir la facture de consommation familiale. Au juste titre, la mission du Fonds Monétaire International (FMI) a recommandé au titre de ses conclusions publiées au début du mois courant une plus grande libéralisation des prix dans un contexte de ciblage de l'inflation impliquant systématiquement une contraction des subventions. Néanmoins, l'impact de la déréglementation sur l'évolution des prix à long terme et sur l'inflation fait toujours l'objet d'une polémique dans le cercle des économistes.
Au terme des sept premiers mois de l'année en cours, le taux d'inflation s'est maintenu à 2,5% contre 4,7% l'année dernière. L'inflation a été maîtrisée grâce au resserrement de la politique monétaire conduite par la Banque Centrale. Bien que la consolidation de la hausse généralisée des prix à la consommation soit tributaire de l'évolution de la conjoncture internationale, les prévisions tablent sur un maintien d'un taux d'inflation modéré, estimé à 2,8%. L'indice des prix à la consommation familiale reste soutenu par la hausse des prix du transport, de l'habillement mais aussi du logement. Et pour faire baisser les prix à la consommation, et consolider les indicateurs macroéconomiques, le FMI recommande plus de libéralisation des prix, un passage accéléré à une économie de marché et une déréglementation totale.
Elimination progressive des subventions
En effet, face aux facteurs endogènes et exogènes pouvant entraver l'impulsion du rythme de la croissance et la baisse du taux de chômage, le Conseil d'administration du Fonds Monétaire International a recommandé au titre de ses consultations périodiques avec la Tunisie une étroite coordination entre les politiques monétaire et budgétaire, l' élimination progressive des subventions aux carburants et la poursuite de la libéralisation des prix. Compte tenu des prévisions à la hausse du prix du baril à moyen et à long termes, la mission du Fonds préconise une élimination progressive des subventions aux carburants. Lequel projet est en cours d'étude en Tunisie et prévoit un système d'indexation des prix des produits pétroliers nationaux au prix international. Une politique qui laisse présager selon certains experts une baisse des prix à la pompe. Par ailleurs, les administrateurs du FMI conseillent de poursuivre la libéralisation des prix tous azimut. La part relativement élevée des prix administrés dans l'indice des prix à la consommation (part des produits subventionnés par l'Etat dans le panier des biens de consommation familiale) est l'argument avancé par les administrateurs dans le cadre d'une politique monétaire basée sur le ciblage du taux d'inflation. Mais, il reste à savoir si ce modèle de libéralisation totale des prix est toujours approuvé, particulièrement lorsqu'il s'agit de secteurs sensibles comme les cas du logement, de l'électricité et du gaz.