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Aux grands hommes, l'humanité reconnaissante
Le buste de Bourguiba érigé au 7ème arrondissement à Paris
Publié dans Le Temps le 21 - 03 - 2013

Alors que certains observateurs déplorent que la fête de l'indépendance ait été négligée, hier après-midi à Paris devant une grande assistance, et en présence de Bertrand Delanoë , maire de la ville de Paris, de Rachida Dati, maire du 7ème arrondissement, et de Adel Fkih ambassadeur de Tunisie en France a été dévoilé le buste du leader, Habib Bourguiba, placé à l'esplanade portant désormais son nom au 7ème arrondissement de Paris.
Jadis alors étudiant, il restait des heures durant devant le buste d'Auguste Comte, place de la Sorbonne et surtout méditer l'épitaphe devenue une devise chez lui : « Vivre pour autrui »
Il avait justement choisi d'étudier le droit dans le but de mieux défendre les autres, et en premier sa patrie. Comme par télépathie, il a choisi la même voie qu'Ibn Khaldoun, le premier, voire l'unique historien arabe qui s'est intéressé au côté sociologique, plus qu'à la simple narration des faits historiques.
Taha Husseïn, le grand intellectuel égyptien bien connu, qui a fait sa thèse sur Auguste Comte, a fait le rapprochement entre la démarche de ce dernier et celle d'Ibn Khaldoun.
Ce que retiendra surtout Bourguiba de ces deux hommes ; c'est surtout l'analyse sociologique des évènements historiques et partant, les leçons à tirer du passé pour mieux gérer l'avenir.
Des rendez-vous avec l'histoire, il en a su prendre avec sagacité, et avait souvent eu le dernier mot.
En 1934, ayant constaté que la stratégie du Destour n'était pas efficace, il a su convaincre certains membres à se retirer, pour constituer le Néo-Destour qui prit la relève et finit par l'emporter.
Durant la deuxième guerre mondiale, il a prévu la chute de l'occupant Nazi et a incité ses amis à éviter les forces de l'Axe soit l'Allemagne et l'Italie, pour aller du côté des Alliés, c'est-à-dire, les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne.
A la veille de l'indépendance, sa stratégie de la politique des étapes, fut la cause de la rupture avec son compagnon de lutte le leader Salah Ben Youssef.
Rupture qui fut la cause d'une grande discorde aux conséquences néfastes pour le pays qui venait pourtant de se libérer du joug de colonialisme, et qui devait reconstituer sa souveraineté et retrouver le bien être de son peuple.
A l'aube de l'indépendance, Bourguiba, continua à haranguer les foules, comme il le faisait du temps du colonialisme, pour les inciter à mettre la main à la pâte pour le Jihad Al Akbar, qui consistait pour lui à œuvrer à la reconstruction du pays, pour sortir du sous développement, et mettre fin à l'analphabétisme.
Il était courageux, devant certaines questions qui jusque là constituaient un tabou pour la majorité du peuple, que ce soit concernant la femme ou certaines questions religieuses. Il en va de même pour certaines questions politiques, concernant surtout la relation de la Tunisie, avec les orientaux ou les occidentaux.
Si certains de ses points de vue n'ont pas été appréciés par tout le monde, il n'en reste pas moins que son charisme l'emportait chez le peuple qui a su lui pardonner certaines de ses erreurs, dont les plus graves étaient dues à sa sénilité.
Plusieurs fois, il s'est excusé publiquement auprès du peuple, que ce soit à l'issue de la malheureuse expérience du collectivisme en 1969, ou suite aux émeutes du pain en 1984. Il a suffi en effet qu'il apparaisse sur la chaîne nationale afin d'annoncer le retour aux prix initiaux du pain, pour que la pays recouvre le calme et la sécurité.
Certes il a des côtés négatifs, comme tout être humain, que certains attribuent la cause à l'amour du pouvoir.
L'instinct de défendre la patrie a été toujours présent chez lui. Jusqu'à ses derniers instants au pouvoir.
Quoi qu'il en soit, et malgré les côtés que certains qualifient de négatifs, il n'en reste pas moins qu'il soit considéré parmi les grands hommes, auxquels sont reconnaissantes, non seulement la Tunisie, mais l'Humanité tout entière.
On raconte que sur son lit de mort, il a demandé à boire. A l'infirmière qui lui servit le verre d'eau il lui susurra, pour la remercier « Yerham Weldik ».
L'infirmière émue éclata en sanglot en rétorquant, « C'est à nous tous de vous remercier, et de vous être à jamais reconnaissants ».

Ahmed NEMLAGHI
daassi


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