« C'est fini. Il n'y a plus d'interviews pour les réfugiés depuis décembre », a déclaré Ursula Aboubacar, la représentante du Haut Commissariat des Réfugiés (HCR) en Tunisie lors de conférence de presse tenue hier, à Tunis pour présenter la stratégie de fermeture du camp de transit de Choucha. « Le HCR n'est pas une agence de voyage », dixit la responsable. De fait, les 12 Palestiniens qui observent une grève de la faim depuis dimanche 17 mars n'auront pas une chance pour être réinstallés dans l'un des pays d'accueil en Europe ou en Amérique du Nord. Il est clair que le dossier est clos au niveau du HCR qui mise actuellement sur la communication avec les grévistes pour les convaincre d'adhérer aux démarches adoptées dans ce cadre. Les grévistes de la faim palestiniens demandeurs d'asile et qui campent à Choucha sont-ils victimes de formalités adoptées par les instances humanitaires ? A priori c'est ça. En fait, le HCR se trouve dans l'obligation d'appliquer des procédures qui déplaisent aux demandeurs d'asile surtout ceux qui voient leurs requêtes rejetées. Expliquant la démarche appliquée pour le traitement des demandes d'asile, Ursula Aboubacar précise que la réouverture des dossiers est quasi impossible une fois que l'appel a été refusé. Elle explique à ce niveau que « quand le demandeur d'asile présente son dossier, une première décision est prise ». « Ensuite, il y a le droit d'appel, le dossier est examiné de nouveau par différentes personnes, et si encore une fois, c'est négatif, ça s'arrête là », enchaîne la représentante du HCR en Tunisie. « Il n'y a pas d'autres possibilités », tenait-elle à préciser. Les explications étaient très claires et ses déclarations même beaucoup plus pertinentes. « Le HCR n'est pas une agence de voyage », a déclaré la responsable humanitaire dans les coulisses à une chaîne télévisée de la place. Le sort des grévistes Il semble que le sort des grévistes palestiniens est déjà décidé. Ils n'ont qu'à prendre leur mal en patience ou renoncer à leur décision et se résigner à accepter le fait accompli. D'ailleurs, des négociations sont en cours avec eux pour leur expliquer les procédures appliquées. « Nous leur assurons une prise en charge médicale et nous communiquons avec eux », annonce Sébastien Apatita chef du bureau du HCR à Zarzis. A rappeler dans ce cadre que le camp de transit de Choucha a été établi en février 2011. Aujourd'hui près de 800 réfugiés y vivent encore dont, 600 attendent de voyager. Le HCR estime à ce niveau que 300 réfugiés demeureront en Tunisie après la fermeture de cet espace prévue pour la fin du mois de juin 2013. D'ailleurs, des négociations sont en cours d'être engagées entre le HCR et les autorités tunisiennes pour intégrer ces réfugiés dans notre société. Notamment, 34 enfants non accompagnés seront réinstallés chez nous. Où, quand, comment ? Le HCR, les ministères concernés, l'UNICEF et les acteurs de la société civile se penchent sur la question. Ils s'inspirent de l'expérience française pour assurer une meilleure intégration à ces mineurs livrés à eux-mêmes. Certains parmi eux seront d'ailleurs intégrés dans le système scolaire tunisien à partir de septembre 2013, car l'école installée au camp de Choucha sera fermée fin mars. Entre temps que feront-ils. Comment seront-ils pris en charge ? Par ailleurs, pour mieux intégrer les réfugiés qui seront installés en Tunisie, le HCR envisage de renforcer leur autonomie à travers la mise à disposition de formations professionnelles et du soutien à la recherche d'emploi et à la création d'activités génératrices de revenu. Cela sera réalisé sachant que la législation tunisienne n'offre pas le statut de réfugié. « Nous sommes en discussion avec les autorités tunisiennes afin que le projet de loi d'asile garantissant l'accès aux droits fondamentaux et aux services de base de personnes nécessitant une protection internationale soit finalisé et adopté », annonce la représentante du HCR qui n'a cessé de faire des éloges au gouvernement tunisien.