"Le CPR n'est ni l'ennemi d'Ennahdha, ni l'un de ses satellites", affirme Marzouki dans un message adressé aux membres du Conseil national du parti Le chef de cabinet du président de la République Imed Daïmi a été nommé, dimanche 31 mars, à la tête du Congrès pour la République (CPR), parti de centre gauche membre du triumvirat au pouvoir aux côtés du mouvement islamiste Ennahdha et du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ Ettakatol). M. Daïmi a été désigné lors du 3ème Conseil national du parti, qui s'est tenu les 30 et 31 mars à Sousse. Âgé de 44 ans, cet expert dans les applications Oracle est titulaire de deux maîtrises en histoire et en sciences économiques qu'il a décrochées durant ses années d'exil en Mauritanie. En France, où il a obtenu l'asile politique, il a fait des études poussées dans le domaine des systèmes d'information. L'arrivée de ce père de trois enfants natif de Médenine à la tête du CPR intervient après une nouvelle vague de démission qui a ébranlé ce parti fondé en 2001 par l'actuel Chef de l'Etat Moncef Marzouki et une poignée de militants des droits de l'Homme. La dernière démission en date a été celle de l'ex secrétaire général du parti Mohamed Abbou, qui a quitté le navire mi-mars à la suite d'un conflit avec le bureau politique du parti. Me Abbou devrait annoncer la création de son propre parti (Al Irada–La volonté) dans les prochains jours. Avant Abderraouf Ayadi , un avocat défenseur des droits de l'Homme, avait été lui aussi démissionné du poste du secrétaire général pour créer un nouveau parti (le mouvement Wafa), prenant au passage une dizaine de députés du CPR dans ses valises. L'ex président du groupe des élus du CPR à l'Assemblée nationale constituante (ANC), Taher H'mila, avait , lui aussi, claqué la porte pour fonder sa propre formation (Al Iqlâa - Le Décollage). Refus de la bipolarité "obscurantistes/ esprits éclairés" La journaliste Néziha Rejiba , alias Om Zied, a été , quant à elle, la première à avoir quitté el CPR qui s'est , selon elle, écarté de ses valeurs en acceptant de nouer une alliance fondée sur les quotas partisans avec Ennahdha et Ettkatol. Conséquence de ces scissions et vagues de démissions: le parti du chef de l'Etat ne compte plus qu'une douzaine de députés après avoir récolté 29 sièges à l'ANC aux élections du 23 octobre 2011. Le CPR entretient, par ailleurs, des relations difficiles avec Ennahdha, alternant soutien sans faille et menaces de faire imploser la coalition au pouvoir. Dans un message adressé aux membres du Conseil national, le fondateur et président d'honneur du parti,Moncef Marzouki, a estimé que "le CPR n'est ni l'ennemi d'Ennahdha, ni l'un de ses satellites" et qu'il se considère comme "un allié stratégique d'Ennahdha dans le passé, le présent et l'avenir, tout comme Ettakatol». M. Marzouki a également déclaré que son parti refuse la bipolarité " bons et méchants" "islamistes et laïcs" , "obscurantistes et esprits éclairés", tout en appelant les membres du Conseil national à trancher trois questions essentielles, en l:'occurrence l'identité du parti, son programme et ses structures. En ce qui concerne les luttes intestines qui ont miné le parti, le président de la République a noté qu'il est "tout à fait normal que des divergences éclatent au sein des partis politiques en cette étape transitoire que traverse le pays".