Le ministère pointé du doigt par la section de la Fédération syndicale de la santé Les agents de la société de sous-traitance de la restauration des hôpitaux Habib Bourguiba et Hédi Chaker à Sfax ont entamé une grève de 15 jours depuis hier matin refusant de servir les repas aux patients hospitalisés dans les deux établissements sanitaires. Selon Jamel Hakim, directeur général du CHU Hédi Chaker, les grévistes ont même empêché par la force les administrations des deux hôpitaux de servir des repas froids aux malades, allant jusqu'à confisquer ces repas qui allaient être servis aux malades. Notre interlocuteur n'a pas hésité à qualifier ces agissements d'actes de banditisme qui mettent en péril la santé des patients, particulièrement les diabétiques, les malades mentaux et les enfants. Il a même adressé un appel aux proches des malades hospitalisés, domiciliés à Sfax pour qu'ils pourvoient aux besoins des leurs. Pour les autres, on compte sur le facteur solidarité. Pour sa part, Adel Zouaghi, secrétaire général de la section de la Fédération syndicale de la santé de Sfax, relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), la responsabilité de ce qui se passe incombe au ministère de la Santé qui a délibérément désavoué les accords conclus précédemment avec les agents de la restauration, comme l'atteste d'ailleurs, selon lui, l'absence du directeur régional de la santé à la réunion de réconciliation, lundi dernier, au siège du gouvernorat, ce qui dénote une attitude désinvolte vis-à-vis des revendications des agents concernés. Il lance à cette occasion un appel pressant au ministre de la Santé Publique pour qu'il réagisse sainement et applique le contenu des procès-verbaux qu'il avait signés auparavant. Réagissant à de telles accusations, Jamel Hakim, directeur général du CHU Hédi Chaker fait la mise au point suivante : le directeur régional pris par d'autres engagements a délégué un représentant aux deux réunions de lundi et de mardi derniers, sachant que les deux directeurs généraux des CHU Habib Bourguiba et Hédi Chaker étaient présents à la réunion du mardi 02 avril courant. Concernant les accords conclus, c'est la présidence du gouvernement qui exige un modèle unique pour les contrats portant sur la régularisation de la situation des agents de la restauration des hôpitaux en Tunisie. Ce contrat type a pour but d'éviter le traitement à deux vitesses et accorder ainsi les mêmes droits à tout le monde. Au-delà de cette polémique, au-delà de ces considérations légales ou d'éthique, il est impératif de reprendre le dialogue et de trouver une solution car c'est la sécurité sanitaire et la vie des malades sont en danger !