Cette angoissante interrogation qui revient souvent dans la bouche du l'honnête Tunisien quand il s'indigne devant une scandaleuse séquence de la vie de tous les jours : " … Dieu a-t-Il bien recommandé cela ? " (Hadha qâl bih Rabbi ?), rappelle la question d'un autre homme de Dieu, d'une autre religion certes, le christianisme, Saint Paul pour bien le nommer, formulée ainsi " Mais que faire pour faire la volonté de Dieu ? ". Les mauvaises réponses à une telle question, (et ô combien elles sont nombreuses !), c'est vraiment ce qui nous perd et nous perdra. Les seuls qui auraient peut-être la bonne réponse, ce sont les Stoïciens et apparenté. Parmi nous autres les gens d'islam quelques-uns ont eu la grande et sereine sagesse de traverser en vainqueurs l'impasse. Tel cet Omar, deuxième calife dont on raconte qu'il avait appris un jour qu'il s'apprêtait à se rendre dans un lieu-dit que là où il comptait se rendre la peste sévissait. Quand il avait exprimé sa décision de renoncer à son voyage un sombre bigot parmi l'auditoire, féru de la surenchère religieuse avait cru pouvoir mettre à l'épreuve de la polémique la foi de ce haut Compagnon du prophète : "Ainsi donc Omar, tu fuis la volonté de Dieu ? ". Et au calife irréprochable et clairvoyant (rached) de lancer à son interpellant cette cinglante réplique : " Tout doux l'ami… Je ne fais que fuir Sa volonté là-bas que pour Sa volonté ailleurs ! Tu n'es pas sans savoir que la volonté de Dieu est partout où je vais, de toute façon… ".