«Pour assainir le climat politique, il faut aller au-delà de la représentativité au sein de l'ANC», affirme Taïeb Baccouche La position de Nida Tounès vis-à-vis de l'initiative de dialogue national prise par la présidence de la République et préparée par d'autres parties sans qu'elle soit sous la supervision de la présidence était au centre de la conférence de presse tenue, hier par Taïeb Baccouche secrétaire général du parti et Ridha Belhaj Directeur exécutif. L'initiative de la présidence de la République se fixait l'objectif de faciliter le dialogue qui a eu lieu à Dar Dhiafa à Carthage. Taïeb Baccouche, rappelle que le président et le chef du Gouvernement provisoires, ont eu tout juste un rôle protocolaire le temps d'assurer l'ouverture de ces travaux pour ne plus y retourner. Le premier jour, sept partis ont pris part au dialogue. Le deuxième jour, il y en avait dix. «Dès le 1er jour se posait la problématique de l'initiative de l'UGTT», précise le secrétaire général. Le premier round du dialogue initié par la principale organisation syndicale du pays a vu la participation de presque tous les partis politiques et associations de la société civile à l'exception de deux grands absents membres de la Troïka. Une autre tentative de dialogue a eu lieu par la suite au niveau de l'ANC et de l'UGTT. Elle est restée au stade des négociations sans plus. Lors du premier round du dialogue initié par l'UGTT, deux partis avaient refusé d'y participer prétextant de la présence de Nida Tounès. Au cours du premier jour des discussions à Dar Dhiafa, Nida Tounès avait exprimé son vœu que toutes les parties soient présentes. « Etant donné que nous sommes en période transitoire, il ne faut pas se contenter des parties représentées à la Constituante. Pour assainir le climat politique, il faut aller au-delà de la représentativité au sein de l'ANC. La nécessité d'associer l'UGTT était évidente. On ne peut dans une étape de transition faire fi de la société civile. La réussite du dialogue suppose la participation de tous. Il y a eu l'idée de faire participer la société civile dans une deuxième étape. Or, nous pensons que la présence de l'UGTT était absolument nécessaire », affirme Taïeb Baccouche. La décision a été prise de suspendre la participation de Nida Tounès pour engager des consultations avec l'UGTT, Al-Massar et les autres partenaires de Nida Tounès au sein de l'Union pour la Tunisie. Lors de la réunion de vendredi dernier, la position de Nida Tounès a été adoptée pour engager ces consultations. La réunion avec la direction de l'UGTT a duré trois heures. Ridha Belhaj y a pris part au nom de Nida Tounès. Les discussions ont permis de rapprocher les différentes positions. Tout le monde était favorable à la participation de toutes les parties, surtout celle de l'UGTT. Pour sa part l'UGTT a annoncé qu'elle reprendra son initiative de dialogue national le 3 ou le 10 mai prochain. Les autres partis ont repris leurs discussions. Taïeb Baccouche pense que le dialogue national peut réussir et son parti y jouera un rôle fondamental. Concernant les différences de points de vue au sein des composantes de l'Union pour la Tunisie, Taïeb Baccouche affirme qu'il s'agit d'une alliance et non d'une seule formation politique. Ridha Belhaj, Directeur exécutif précise que le dialogue national devra connaître trois étapes. La première réunit les partis politiques représentée au sein de l'ANC. La seconde inclura la société civile et les autres partis politiques. La troisième aura pour espace l'ANC. Les dates des élections, les points de divergences concernant la Constitution, les questions sécuritaires seront au centre des discussions. «Avec le parti Républicain, il n'y a pas de divergences fondamentale. Ce qui se passe à Dar Dhiafa ne s'oppose pas à l'initiative de l'UGTT. Les partis politiques poursuivront leurs négociations jusqu'au 28 avril. Cela facilitera le dialogue qui aura lieu sous la bannière de l'UGTT. Toutes les initiatives de dialogue peuvent être en cohérence et permettront de réussir la deuxième étape de la transition vers des institutions permanentes », dit le Directeur exécutif.