Enquête de Larbi DEROUICHE L'on a eu à voir éclater au grand jour, de temps à autre par le passé, des affaires d'escroquerie où les protagonistes se faisaient passer pour des médecins. Un faux statut social, faisant bâtir sur le sable des projets inespérés des filles d'Eve en quête d'âmes sœurs, offrant la vie de châteaux et le bonheur, s'avérant en fait, mirage et malheur. Mais, une affaire comme celle d'aujourd'hui, digne des plus célèbres vaudevilles, l'on en a, semble-t-il, presque jamais vu dans les annales de notre P.J (Police judiciaire). D'abord, de par sa dimension. On nous dit que la supercherie a touché pas moins de trois cents femelles (entre jeunes filles et jeunes dames) diplômées à la recherche d'un emploi. Leurs candidatures à un statut professionnel « mirage », ont été provoquées par courrier électronique. L'on estime à une cinquantaine, l'effectif féminin postulant, s'étant laissé prêter crédulement, à des « tests psychotechniques » et des pseudo-examens médicaux. Pratiques exploitées par le faux praticien pour s'isoler avec les jolies mômes, explorer, plonger la main et caresser tendrement jambes, poitrines et autres parties intimes, sous l'œil douteux et plus ou moins tolérant et parfois même complice et complaisant, par moment de faiblesse et irrésistible à l'érotique chatouillement. Peut-être jugera-t-on bon et pas trop méchant, derrière les stores fermés d'une maison, de joindre l'utile à l'agréable sans se gêner pour autant. Autrement dit, maximiser les chances de recrutement en savourant les plaisirs des attouchements… La dizaine qui cache les centaines Une dizaine de « postulantes » sont jusqu'ici recensées. Seule la moitié de cet effectif, dans un sursaut d'honneur, à dû engager des poursuites contre l'inculpé. Au poste de police, territorialement compétent (celui d'Ariana-ville), on nous dit qu'on n'a pas eu le temps matériel de pousser plus loin l'enquête. Etant donné qu'on ne pouvait pas retenir le mis en cause en état d'arrestation sous la responsabilité et à la portée des enquêteurs préliminaires plus de six jours. Et c'est à l'instruction judiciaire de prendre la relève pour creuser et mieux décortiquer l'affaire en auditionnant le maximum de victimes. Ce qui mérite d'être souligné, c'est qu'un très grand nombre de jeunes filles et dames auraient été nous dit-on, prises dans le piège. Et se seraient gardé d'ébruiter leurs déconvenues. Et l'on n'écarte pas la forte probabilité de perpétration d'actes de viol et de production de rapports sexuels par consentement, éventuellement occultés par les intéressées, pour les raisons classiques que tout le monde sait. Et, évidemment, non avoué par le « toubib frappé », faute bien sûr de témoignages risquant de l'accabler…. Le net, pour le projet malhonnête Ce qui a mis en confiance et traîné le maximum de pigeons dans les filets du fripon, c'est que l'escroc de la plus belle eau, s'est basé sur les demandes d'emploi, recueillies par le réseau de bureaux régionaux et locaux et publiés sur leur site Internet. Et, misant sur cette base de données, l'aigrefin eut à identifier ses cibles, pour les toucher par mail et susciter leurs candidatures à des postes d'emploi parfaitement appropriés à leurs spécialités. Etant donné le soif générale et la sensibilité des postulants un emploi à tout ce qui a nom de possibilité d'embauche, hop ! C'est la ruée et la course effrénée vers les postes convoités et miroités ! Et bonjour l'averse de courrier et de C.V, récoltée joyeusement par le fou « friand » du charme féminin, et des plaisirs de la chair et de l'instinct. Se frottant les mains, de s'être si bien guidé sur le si bon chemin, répondant à son noir dessein, l'aventurier passe à l'étape décisive dont il a tant rêvé. C'est-à-dire aux rendez-vous pour les prétendus tests psychologiques et les fameux examens médicaux, pour le compte d'entreprises imaginaires, ayant alors déjà fermé leurs bureaux et labos. Libre comme l'air et l'oiseau ! Dr Riadh Ben Béchir, c'est la fausse identité du faux médecin doublé de aux psycho-technicien, a élu pour « cabinet » de travail et de rendez-vous sa propre demeure, sise à l'Ariana-ville du côté du quartier dit de l'Abattoir municipal (près du terminus du métro léger). C'est là où l'ingénieur de carrière en pétrochimie (retraité), venant de souffler ses soixante-quatre bougies, vit jours et nuits, trie et tripote les jeunes filles d'Eve les plus jolies. Les conditions de « libres » et libertines pratiques lui étaient si propices que « l'ingénieux ingénieur » en… psychiatrie, sociologie et surtout, surtout en sexologie (les es-qualités dont il se prévalait), vit seul dans son logis, après avoir divorcé et délogé sa « douce moitié » ayant, pour lui, perdu douceur et attrait depuis qu'elle est devenue une ronde dondon et une mastodonte, sous l'âge et la sédentarité. Après aussi avoir vu son garçon unique faire carrière bien loin, à l'étranger. Donc, vivre heureux et libre comme l'air et un roitelet, c'est vivre seul et caché ! Un grand bagout et beaucoup d'atouts ! C'est dans le salon que manoeuvrait le fripon dans la stricte intimité. Au fond, gisait une table de travail et de petites étagères, contenant de petites bouteilles de liquides pharmaceutiques et de mixtures diverses. Le sexagénaire filou, mince comme un fil et maigre comme un clou avait une loquacité à revendre et un bon bagout. Sa culture générale et sa maîtrise d'un discours technique polyvalent lumineux, mettait en confiance et rassurait ses interlocuteurs les plus méfiants, et soupçonneux. Lorsqu'il recevait ses visiteuses, il veillait à se mettre correctement en tenue d'Hippocrate, flanqué d'un stéthoscope, pendu à une paire d'oreilles en feuille de chou. Tout feu, tout flamme, pour les ravissantes bonnes âmes ! Dans sa course…sur place, et à distance, derrière les feuilles, le mâle enflammée, n'était tout feu, tout flamme que pour les plus ravissantes bonnes âmes. Avec qui, il programmait rendez-vous sur rendez-vous pour aller, progressivement loin en besogne et gagner au fil des entretiens, en intimité et familiarité. Sa fausse es qualité de sexologue l'armait d'audace. Sa fausse es qualité de sexologue l'armait d'audace, de s'adjuger le plaisir de joindre le verbe au geste provocateurs et osé satisfaisant ses tendances sensuelles, et sa perversité. Auxquelles auraient peut-être cédé, dans le silence complice le plus complet, les postulantes en mal d'affection masculine et à cours de métier, les mettant à l'abri de la dépendance financière et de la pauvreté. Le chenapan…dans le guet-apens… Cela dit, maintenant comment l'escroc a fini par être pris dans le piège et surpris. C'est une jeune dame, bac+six, fraîchement diplômée en pharmacie qui a vendu la mèche à une sienne amie, commissaire de police, une diplômée de l'ISG, fraîchement affectée au poste de police de la Cité (Ariana-ville). A peine a-t-elle reçu l'information, qu'elle a imaginé et tendu le guet-apens au chenapan. Elle s'est aussitôt présentée avec l'intéressée, ayant flairé le louche dans un entretien effectué par un proche passé, pour voir de près la réalité. Se déguisant, pour ce faire, en postulante à un emploi, mourant d'envie d'être vite recrutée. Tandis que, une brigade de quatre policiers, était sur les lieux pour encercler la maison et boucler le quartier. Vite fait, bien fait. Dès que le signal est donné, la police, mandatée par le parquet, a investi les lieux pour cueillir le « toubib frappé » et le menotter. Avant de le conduire, dare-dare, au poste de la cité, muni bien sûr de tous les accessoires médicaux de simulation, utilisés dans ses sombres tribulations. Là, les confrontations devaient vite l'amener à avouer ses forfaits, sans tergiversation. Une victime témoigne : « l'examen médical a priori m'a intriguée » Mme Imen, une jeune mariée, évidemment autre, dans une officine centrale en tant que pharmacienne assistante, s'est dit contente d'avoir contribué à déjouer le plan diabolique de l'inculpé. « Ce qui a surtout retenu mon attention et m'a laissé douter du caractère louche de l'opération, c'est l'examen médical, nous précise l'intéressée. Car, cet examen est généralement effectuée a posteriori et après l'admission de la candidature du postulant et non a priori… La bonne dame s'est dit frappée par l'éloquence et la culture générale déroutantes du faussaire. Lors de l'entretien, avoue-t-elle, l'hôte n'a manifesté aucun signe d'incorrection. Estimant que l'individu comptait peut-être sur des rendez-vous ultérieurs pour donner libre cours à sa singulière passion. Sur ce, l'affaire est déférée devant le parquet de l'Ariana où l'instruction suit son cours, d'une manière accélérée. Affaire à suivre de très près.