Cette fois, il y a vraiment péril en la demeure. Les derniers actes terroristes sur les hauteurs du Mont Chaâmbi dans le gouvernorat de Kasserine ne laissent aucune place au doute, le terrorisme n'est pas seulement une menace qui guette le pays, mais un phénomène qui s'installe avec des structures organisées, des ramifications et des « soldats » prêts à semer la terreur. Les Djihadistes retranchés depuis des mois dans les montagnes ont, paraît-il reçu l'ordre de changer de tactique et de passer à un palier supérieur, celui de la confrontation directe avec l'intention de causer des dégâts irréversibles. Et ce sont les forces de la Garde et de l'Armée nationales qui en payent le prix fort où on compte plusieurs blessés graves dont un membre amputé des jambes et un autre privé de la vue. Un coup dur qui plonge la Tunisie dans le deuil et la hantise de nouvelles opérations terroristes encore plus meurtrières. Car on n'est plus aujourd'hui en face d'amateurs, de jeunes égarés et en mal de repères, mais bien devant des professionnels du crime. Les poseurs de mines antipersonnel dans les montagnes, sont des experts en la matière, des hommes aguerris et initiés aux tactiques du combat, probablement dans les fiefs du terrorisme international. C'est dire que la confrontation à venir ne sera pas une partie de plaisir et que l'éradication du phénomène sera longue et dure. On croyait, depuis longtemps que la Tunisie était à l'abri du terrorisme comme on croyait que la prolifération d'armes après la chute du régime de Gueddafi en Libye n'est qu'un phénomène passager, et que la Tunisie n'est qu'une terre de transit et que les Tunisiens par leur nature et leur culture sont contre la violence d'où qu'elle vienne. Erreur. On a peut-être sous-estimé la force des extrémistes religieux, péché par trop de laxisme pour les combattre et toléré l'endoctrinement idéologiques des jeunes et les appels explicites à la violence. Aujourd'hui, encore des prédicateurs d'Orient continuent d'arriver dans nos contrées accueillis à bras ouverts pour verser leur venin. Le résultat est que l'ogre a grandi et menace de tout détruire sur son chemin. Maintenant que le mal est fait il faut une mobilisation générale pour l'éradication définitive du terrorisme. Mais, il faut d'abord, et de toute urgence équiper nos valeureuses forces de sécurité de l'armement nécessaire et adéquat et les doter des moyens logistiques nécessaires. Il y va de leur sécurité et de celle de la Nation.