• Un taux de croissance de 2,5% pour le premier trimestre de l'année en cours • Elyes Fakhfakh déplore l'opposition de certaines parties à l'élaboration de l'audit des banques publiques Rendez-vous pris hier matin au ministère des finances. Devant des journalistes venus nombreux le ministre des finances a présenté, quelques chiffres indicateurs relatifs au premier trimestre de l'année en cours. Des indicateurs touchant les réalisations du budget de l'Etat pour cette année, le taux d'endettement du pays ainsi que l'opération d'audit des trois banques publiques. De nombreux chiffres étaient avancés par Elyes Fakhfakh. Beaucoup de remarques également. Certes, plusieurs interrogations des journalistes. Des interrogations dont la plupart ayant trait à la situation économique du pays, l'endettement ainsi que d'autres points relatifs à la restructuration des banques publiques. Sans pour autant omettre d'autres questions, qu'on avait à l'esprit, auxquelles Mr le ministre ne pouvait répondre : que se passe-t-il actuellement à Djbel Châambi ? Elyes Fakhfakh s'attaque directement au cœur du sujet. Il rappelle que l'année 2013, a très mal démarré, enfin presque. Les recettes fiscales ont augmenté, lentement, de 0,7% contre 13% prévus dans la loi des finances 2013. Les investissements directs se chiffrent au cours des trois premiers mois de l'année en cours, à quelque 147 millions de dinars contre 250 millions de dinars prévus dans la loi des finances. Ce retard de réalisation s'explique selon le ministre par les problèmes fonciers, les lenteurs des procédures dans les achats publiques ainsi que le manque des moyens humains et de l'efficacité dans les communes. Parallèlement, les dépenses allouées aux subventions ont accusé une augmentation de 772 millions de dinars. A cela s'ajoute le phénomène des grèves et des sit-in qui ont causé des pertes énormes surtout dans le secteur des phosphates. La crise européenne et la révision à la baisse du taux de croissance de la Chine sont également des aléas que le ministre a évoqués. Histoire de dire que ces aléas ont des répercussions sur les exportations du pays ainsi que sur les prix des cours mondiaux des matières premières et de l'énergie, que la Tunisie importe. Dans la foulée de cette conjoncture, la Tunisie prévoit un taux de croissance de 4% contre 4,5% prévu initialement dans la loi des finances approuvée par l'Assemblée Nationale Constituante fin décembre 2012. Ce taux de 4% semble même loin d'être atteint compte tenu de la croissance réalisée au cours du premier trimestre de l'année en cours. Un taux qui aux environ, selon le ministre de 2,5%. Tout compte fait, la Tunisie devrait réaliser une croissance qui se situera à plus de 5% durant les trois trimestres restants de cette année. Est-ce possible ? Bien naïf qui y croirait ! Recapitalisation des banques ! Elyes Fakhfakh continue à avancer des chiffres. Cette fois-ci, il parle des fonds supplémentaires dont le gouvernement devrait disposer. 1300 millions de dinars, soit 5% du budget de l'Etat, devraient être collectés dans les prochains mois pour couvrir les 700 millions de dinars orientés auparavant à la compensation ainsi que le crédit alloué à la STIR (145 millions de dinars) et les 56 millions de dinars que la Caisse de Dépôt et de Consigne devrait bénéficier, outre les 400 millions de dinars nécessaires pour la recapitalisation des banques publiques. Dans le même ordre d'idées, le ministre annonce que l'opération d'audit des banques publiques devrait commencer prochainement. Il déplore à ce propos la réticence de certaines parties- qu'il n'a pas nommées- qui contestent cet audit. « Nous allons entamer cet audit qui a pris beaucoup de temps (environ deux ans), prochainement », a-t-il estimé tout en précisant que cet audit s'inscrit dans le cadre des réformes du secteur bancaire. La fiscalité serait également concernée et la semaine prochaine (plus précisément le 13 du moi courant), le Conseil National de la fiscalité devrait se réunir pour discuter ces réformes. Quelques jours après, le 30 mai 2013, une journée d'information serait dédiée au dossier des entreprises confisquées. Un agenda chargé. Elyes Fakhfakh bouge, mais toujours à pas de tortue !