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Hizb Ettahrir pointe du doigt le Front populaire et les renseignements algériens ! Les théories de complot foisonnent à propos des groupes terroristes du mont Chaâmbi
Alors que le ministère de l'Intérieur et les experts de la lutte anti-terroriste affirment à tout bout de champ que les “terroristes” pourchassés en Tunisie à la frontière algérienne sont des djihadistes parmi lesquels figurent des vétérans de la rébellion islamiste du Mali, élucubrations, ésotérismes et théories de complot fleurissent sur le Web et même au sein de la classe politique tunisienne à propos de l'identité de ces combattants de l'ombre… La dernière explication « conspirationniste » en date de ces évènements a été fournie hier par le parti islamiste Hezb Ettahrir. Dans un communiqué intitulé «Cessez de terroriser ce peuple opprimé », le parti qui prône l'instauration du califat islamique a estimé que les services de renseignements algériens, leurs homogues français et le Front Populaire sont à l'origine de ce complot qualifié de «comédie » de Jebel Chaâmbi. «Les événements de Chaâmbi, au contexte inexplicable, ont coïncidé avec l'approche de l'élaboration de la dernière mouture de la constitutions avant son adoption. Et tout le monde a remarqué le regain de contestation des articles de la constitution, y compris le premier article préconisant que la religion de l'Etat tunisien est l'Islam, que beaucoup de laïques considèrent comme une ligne rouge infranchissable et ses conséquences sur la vie politique inacceptables», a précisé Hizb Ettahrir dans son communiqué. Le parti dirigé par Ridha Belhadj a ajouté que « les récentes déclarations de Abdennaceur Laâouini, dirigeant du Front populaire évoquant une guerre d'usure contre Ennahdha prouvent que ce front dont plusieurs dirigeants sont des agents à la solde de la France sont derrière les évènements de Chaâmbi ». Hizb Ettahrir indique, par ailleurs, que » des services de renseignements Occidentaux, en allusion aux services français, et des services de renseignements algériens sont aussi impliqués dans le complot ». Selon le parti islamiste, « l'Algérie tenterait de créer des foyers de tension à l'intérieur et à l'extérieur de son territoire et d'agiter l'épouvantail du terrorisme dans l'espoir d'éviter qu'une révolution ne se déclenche sur son sol ». Groupes liés à Al-Qaïda Cette théorie de complot est aux antipodes du discours du mouvement islamiste Ennahdha qui dirige le gouvernement tunisien. « Les terroristes pourchassés en Tunisie à la frontière algérienne sont des vétérans de la rébellion islamiste du Mali », a annoncé, le 8 mai à l'Assemblée nationale constituante le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou. Le ministre avait auparavant indiqué que le groupe de Chaâmbi était composé d'une vingtaine de personnes, « une moitié de Tunisiens et une moitié d'Algériens ». De son côté, le Chef du gouvernement Ali Laârayedh a noté que les djihadistes ayant pris refuge au mont Chaâmbi entretiennent des relations avec des groupes proches de la nébuleuse Al-Qaïda au Maghreb islamique. Lors d'une conférence tenue hier, le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a , de son côté, estimé que « les évènements de Chaâmbi sont en rapport direct avec le phénomène de terrorisme international». M. Ghannouchi a appelé, par ailleurs, à « combattre le terrorisme fermement », soulignant qu'il « n'y a pas de place en Tunisie pour le Djihad ». Les organisations salafistes djihadistes tunisiennes ont toujours affirmé que la Tunisie n'était pas une "terre de djihad", à la différence de l'Afghanistan, de l'Irak ou de la Syrie actuellement. C'est, entre autres, le cas d'Ansar Al-Charia, dirigée par Abou Iyadh, qui est recherché par la police depuis l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis en septembre 2012.