Une tempête dans un verre d'eau ! C'est ainsi que certains résument l'affaire de Sbouï , du groupe « Femen » arrêtée voilà environ dix jours, après avoir tagué sur le mur du cimetière attenant à la grande mosquée de Kairouan. Elle a été inculpée d'atteinte aux sépultures, et de port illégal d'arme blanche, à cause de la bombe à taguer trouvée sur elle lors de son interpellation. Son arrestation, a suscité les réactions les plus controversées entre compatissants pour le comportement de cette jeune fille souffrant vraisemblablement d'un déséquilibre mental faisant qu'elle n'est pas totalement responsable de ses actes, et furieux pour la gravité d'un tel acte attentatoire à l'intégrité morale et au droit de sépulture. Dispositif sécuritaire jugé insuffisant Hier, le tribunal de première instance de Kairouan était particulièrement fréquenté, à l'occasion du déroulement du procès de la jeune fille concernée, et le dispositif de sécurité musclé qui a été pris, a été jugé insuffisant pour certains dont Me Leïla Ben Dabba, l'une des avocates de l'accusée, laquelle a déclaré qu'elle a failli être agressée devant le tribunal par l'un des manifestants. ses propos ont été confirmés par d'autres avocats de la défense, dont Me Bahri Souhaïb, qui a ajouté que la défense a été interrompue maintes fois, à causes des agressions dont ses confrères ont fait l'objet par les manifestants. Ces derniers s'étaient en effet rassemblés devant l'enceinte du tribunal, soit pour exprimer leur soutien à l'accusée, soit au contraire pour dénoncer son attitude, jugée notamment par les extrémistes comme étant attentatoire aux préceptes de l'Islam, raison pour laquelle, ils ont appelé à sa condamnation à mort ! Pénalement irresponsable ? Les cinq avocats de la défense ont soutenu que leur cliente ne jouit pas de toutes ses facultés mentales, en présentant des documents corroborant leurs dires. La mère de l'accusé avait déclaré à l'un des médias, il y a quelques jours, que sa fille souffre de troubles mentaux, et qu'elle avait même, tenté de se suicider en s'ouvrant les veines. Elle ajouta dans sa même déclaration que sa fille a été manipulée par le groupe «Femen » qui a profité de sa maladie. Cependant, les cinquante avocats de la partie civile, et qui ont été chargés par différentes associations, ont soutenu que l'acte de l'accusé est insultant non seulement pour les citoyens de Kairouan, mais aussi pour l'atteinte au sacré dont elle a été l'auteur selon eux. Ils ont demandé de ce fait, au tribunal de la déclarer coupable sur cette base, en la condamnant à une peine proportionnelle à l'acte qu'elle a commis. Le tribunal s'est retiré en fin de matinée, et l'accusée ramenée à la prison de Messaâdine. L'après midi le tribunal a siégé de nouveau, après avoir rappelé l'accusée de son lieu de détention. A l'heure où nous mettions sous presse, aucune décision n'a été déclarée, contrairement aux rumeurs, colportées d'ailleurs par certains médias, affirmant que l'accusée a été condamnée à deux mois avec sursis. Il n'en est rien pour le moment. On ne peut donc préjuger de la décision du tribunal, qui sera du reste conforme aux chefs d'inculpation dont l'accusé a fait l'objet. Les réactions de certains manifestants de nature à dramatiser les choses outre mesure, n'aura bien évidemment aucun effet sur le juge qui tranchera en vertu de la loi et de son intime conviction. Nous y reviendrons certainement afin de vous tenir informé de tout ce qui adviendra dans cette affaire, devenue pour certains objet de surenchère, alors qu'elle peut être classée comme l'un des faits divers les plus banals. En effet, on fait courir le bruit que Amina ferait l'objet d'un nouveau mandat de dépôt par le parquet de Tunis, information qui reste à vérifier. Le goupe « Femen » est finalement mû par ceux dont le but est de détourner l'opinion publique des réalités du pays et des vrais problèmes qui préoccupent le citoyen.