• Un résultat net de 50,1 MDT en 2012 et un accroissement de 10,2% attendu du PNB pour 2013…le cours ATB, une valeur à corriger • Nouveaux services et métiers en perspective…L'ATB prête pour accueillir les produits islamiques Après une absence en 2012, l'Arab Tunisan Bank (ATB), filiale du groupe Arab Bank, renoue avec les communications financières. Mohamed Férid Ben Tanfous, PDG de la banque a présenté avant-hier le bilan financier de la banque riche d'une expérience de 30 années de croissance et de performance. L'année 2012 a été pour la banque une année de reprise par rapport à l'exercice2011, année de la Révolution où tout a été sans dessus-dessous. Se prévalant d'une assise financière solide et d'une bonne gestion des risques, l'ATB a pu franchir avec succès le rude exercice de 2011 pour reprendre en 2012 sa courbe de croissance usuelle et enregistrer un résultat net en hausse de 51% et d'un produit net bancaire (PNB) en augmentation de 9%. En 2013, la banque prévoit un taux de croissance du PNB de l'ordre de 10,2% et veillera à la consolidation de sa liquidité et solvabilité, piliers stratégiques de l'ATB. « L'ATB est la seule banque de la place a avoir tenu son Assemblée Générale », affirme Mohamed Férid Ben Tanfous qui espère une reprise de croissance à 2 chiffres cette année. Passant en revue les performances en chiffres de 2012, le PDG de la banque a avancé en résumé : un taux de croissance de 9% du PNB, un accroissement de 10% des dépôts, de 7% des crédits, de 7% du total actif, de 7% de Fonds propres et de 41% en matière de rentabilité des capitaux propres (ROE) et pour finir un résultat net en croissance de 51%, soit 50,1 MDT en valeur et un taux d'accroissement annuel moyen de 23%. Ceci dit, la baisse de régime de la banque enregistrée en 2011 avec un résultat net de 33,2 MDT contre 45,8 MDT réalisés en 2009 est due à l'effet BCT qui a préconisé au lendemain de la Révolution des provisions collectives à titre de prévention contre les risques. Points forts : diversification sectorielle et un portefeuille équilibré du projet Les performances réalisées par l'ATB, la banque classée parmi le top 5 des premières banques privées de la place, reviennent selon Férid Ben Tanfous à une politique bien ancrée en matière de gouvernance poursuivie par la banque et aux fondamentaux de la banque basés sur la confiance du marché, la solvabilité, la culture du respect des normes prudentielles et sur sa qualité de faiseur de marché en terme de bons de trésor et de portefeuille d'investissement. A ce titre, le portefeuille d'investissement de la banque s'est soldé en 2012 avec un volume de 304,7 MDT contre 263,7 MDT, un portefeuille composé essentiellement de fonds destinés à être investis dans les secteurs prioritaires et les zones de développement régional. Ainsi la banque confirme son rôle dans le financement de l'économie tout en diversifiant les secteurs cibles. Une diversification sectorielle et un portefeuille de crédit hétérogène et équilibré entre PME, particuliers et grandes entreprises, qui lui ont permis de résister aux chocs, qu'ils soient endogènes ou exogènes. Dans ce même ordre d'idées, le PNB provient de diverses sources assurant par ricochet la pérennité de revenu en cas de ralentissement de l'activité. Le PNB réalisé en 2012 par l'ATB revient à 50% à la marge d'intérêts des crédits, à24% à la marge de commissions, à 7% aux revenus du portefeuille d'investissement et à 19% aux gains sur portefeuille-titres commercial. S'agissant du cours boursier de la banque, une valeur à croissance stable avant la Révolution, a subi l'impact de la conjoncture turbulente. « Le cours ATB est actuellement au dessous de sa valeur réelle », confirme le PDG de la banque qui assure que le manager de la banque n'épargnera aucun effort pour corriger la valeur boursière de l'ATB. Ceci dit, la banque poursuit sa politique de distribution de dividendes soutenue avec un taux de distribution en hausse de 22% en 2012. L'ATB prête pour les produits islamiques et attend le feu vert En matière de stratégie de développement de la banque, le manager l'a résumé en 5 axes à savoir : la restructuration et le renforcement de la force de vente pour davantage de spécialisation ; une meilleure adaptation des produits de la banque aux attentes de ses clients ; la diversification des activités bancaires ; poursuivre la course vers une meilleure gouvernance. Au sujet de nouveaux métiers, Mohamed Férid Ben Tanfous affirme : « Nous sommes prêts pour les produits islamiques et nous attendons le feu vert ». La banque s'attachera durant les deux années à consolider davantage les ratios liquidité et solvabilité, clés de succès de la banque dans une place bancaire entachée de défectuosités et à forte aversion aux risques. Yosr GUERFEL AKKARI Fusion ou rapprochement bancaire ? Mohamed Férid Ben Tanfous : « Pourquoi pas un rapprochement banque publique/banque privée ? Tous les scénarii sont possibles…Il faut assoir une gestion privée des banques publiques Abordant la question des entraves et difficultés dans lesquelles se débat le paysage bancaire tunisien et les éventuelles opérations de rapprochement ou de fusion bancaire entre des banques publiques de la place, Mohamed Férid Ben Tanfous en grand connaisseur du marché, a affirmé que le paysage est éparpillé et se caractérise par un nombre élevé de banques pour un marché de petite taille. « Les banques tunisiennes doivent gagner en terme d'efficacité, d'efficience, d'économies d'échelles et de taille…, les moyens à même de créer des champions capables de conquérir l'Afrique et les pays voisins », dixit M. Ben Tanfous qui pense que le rapprochement entre des banques ayant des situations financières limitées ne pourrait aboutir à grand-chose. « D'ailleurs, 70% des opérations de fusion bancaire n'aboutissent pas », affirme-t-il. L'opération de fusion ou d'absorption est une opération compliquée, elle n'est pas une décision politique et nécessite au préalable une grande préparation pour éviter l'échec du passé. « Et pourquoi, ne pas envisager un rapprochement entre une banque privée et banque publique. Tous les scénarios sont possibles », avance le PDG de l'ATB en affirmant que le problème des banques publiques de place est essentiellement un problème de gouvernance. « Du fait, il faut assoir une gestion privée des banques publiques », suggère-t-il. Y.G.A L'ATB en chiffres 9 filiales et 7 fonds communs de placement (FCP) Effectif : 1085 Nombre de GAB et DAB : 155 Nombre d'agences : 119 Fonds Propres : 460 MDT Capitalisation boursière au 30/04/2013 :