A l'occasion de la visite officielle du premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, les 5 et 6 juin en Tunisie, le chef du gouvernement, Ali Lâarayedh et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, ont donné, hier en début d'après midi, à Gammarth, une conférence de presse conjointe, au cours de laquelle ils ont passé en revue les vastes horizons ouverts par cette visite devant l'approfondissement du partenariat tuniso-turc dans tous les domaines. Le point de presse a eu lieu à l'issue de la première réunion du Conseil supérieur de coopération stratégique tuniso-turc, tenue sous la présidence des deux chefs de gouvernement, en présence des représentants de la presse nationale, turque, arabe et internationale ainsi qu'en présence des membres des délégations officielles des deux pays. Cette première réunion du Conseil supérieur de coopération stratégique tuniso-turc, créé en décembre 2012, a été couronnée par la signature de 21 conventions de coopération entre la Tunisie et la Turquie dans les domaines diplomatique, du développement agricole, de l'énergie, l'économie, le partenariat social, les échanges commerciaux, l'industrie, les eaux et les forêts, l'urbanisme, le tourisme, l'éducation, la formation professionnelle, l'administration électronique, la décentralisation, la formation de la police, et dans le domaine de la délivrance des permis de conduire. Aussi, le point de presse s'est axé sur la mise en exergue de ces résultats positifs enregistrés dans la voie du renforcement de la coopération tuniso-turque. Le chef du gouvernement Ali Lâarayedh a affirmé que cette première session du Conseil supérieur de coopération stratégique tuniso-turc a été une grande réussite, aboutissant à la conclusion de 21 conventions de coopération dans tous les domaines, ce qui est de nature à ouvrir de larges horizons devant la promotion des relations bilatérales entre les deux peuples et les deux pays frères et à conférer à ces relations bilatérales le caractère stratégique ambitionné. Il a mis l'accent sur le climat de confiance et d'amitié qui a empreint les travaux et la volonté des deux parties de hisser les liens bilatéraux au plus haut niveau. Le chef du gouvernement a indiqué que parallèlement à cette première réunion du conseil supérieur de coopération stratégique tuniso-turc, le programme de la visite a comporté aussi la signature de 27 conventions de jumelage entre des municipalités tunisiennes et turques outre la tenue du Forum tuniso- turc des hommes d'affaires avec la participation de 215 hommes d'affaires turcs représentant les grandes entreprises turques afin d'impulser la coopération économique entre les opérateurs du secteur privé dans les deux pays. Mr Ali Lâarayedh a souligné que les rapports tuniso-turcs se sont développés après la révolution et se fondent sur la confiance et la sincérité, insistant sur le souci de mettre tout en œuvre en vue de traduire les conventions conclues dans les actes pour le bien des deux parties. En réponse aux questions des journalistes, il a noté que les régions intérieures bénéficient d'une importante part dans les fruits de la coopération tuniso-turque. S'agissant de la lutte contre le terrorisme en Tunisie après l'explosion de nouvelles mines, ces deux derniers jours, au mont Châambi ,sous des véhicules militaires, occasionnant des morts et des blessés parmi les soldats, Mr Ali Lâarayedh a déclaré que la lutte contre le terrorisme, la criminalité et la violence en Tunisie s'intensifie , ajoutant que la traque du groupe terroriste se poursuivra sans relâche jusqu'à son démantèlement et que l'armée et les forces de sécurité affinent, chaque jour, leurs plans et leurs techniques, mais que le peuple doit réaliser les difficultés qui entourent les opérations et qu'il faut un prix et des victimes, car le but du terrorisme est de saper le moral et susciter le doute concernant les capacités du pays. Il a mis l'accent sur la nécessité de s'attacher à l'ordre des priorités fixé, savoir l'achèvement de la période de transition , l'adoption de la nouvelle constitution, l'organisation des prochaines élections, la lutte contre la malversation, parallèlement à la lutte contre toux ceux qui désirent perturber et déstabiliser la marche du pays. Le chef du gouvernement a insisté aussi sur l'importance de la coopération sécuritaire entre la Tunisie et la Turquie afin de combattre la criminalité et le terrorisme ainsi que pour assurer le suivi de la situation des citoyens tunisiens en Turquie et des citoyens turcs en Tunisie, y compris les éléments qui utilisent la Turquie et autres pays comme la Libye en tant que points de transit vers la Syrie. De son côté, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé le soutien permanent de la Turquie à la Tunisie pour l'épauler dans la construction d'un avenir meilleur en faveur du peuple tunisien, car, a-t-il dit, la réussite de la Tunisie constitue une réussite pour la Turquie, dans la mesure où la Tunisie est regardée par les turcs comme leur propre pays , au même titre que les tunisiens qui considèrent la Turquie comme leur propre pays. Il a émis l'espoir que les résultats enregistrés au cours de cette visite permettront de faire passer la valeur des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Turquie à 3 milliards de dollars contre un milliard, actuellement, ainsi que d'augmenter le volume des investissements turcs et du nombre des entreprises turques établie s en Tunisie qui atteint actuellement 50 entreprises. Il a rappelé l'octroi par la Turquie à la Tunisie d'un prêt de 200 millions dollars, formulant l'espoir que cet engagement turc contribuera à renforcer le développement global de la Tunisie, car la démocratie et le développement économique sont complémentaires et doivent aller de pair. En réponse à des questions posées par des journalistes turcs, Mr Erdogan a été amené à évoquer le mouvement de contestation que connaissent depuis une semaine plusieurs grandes villes turques sous prétexte du refus du projet d'aménagement de la place Taksim à Istanbul. Il a indiqué qu'il s'agit à vrai dire d'un projet d'aménagement intégré qui respecte le côté environnemental et tend à créer des espaces de loisirs et de promenade pour les citoyens et les familles. Le projet fasiait partie d'un ensemble de grands projets similaires proposés dans le programme électoral du parti de la justice et du développement d'Erdogan au pouvoir. Le premier ministre turc a accusé des extrémistes et autres parties hostiles d'avoir mis à profit ces évènements pour semer le désordre en usant de violence. Il a noté que certains parmi les fauteurs de troubles avaient été condamnés autrefois pour actes à caractère terroriste. Il y avait aussi des ressortissants étrangers dont six ont été arrêtés et présentés devant les tribunaux. Mr Erdogan a dit respecter les contestataires mus par des considérations environnementales.