Les réunions au sein de l'Union pour la Tunisie (UPT) se poursuivent pour davantage de coordination et d'implication de toutes ses composantes dans l'action politique dans le pays. Au moment où, les positions d'Al-Joumhouri à propos du projet de Constitution ne sont pas totalement conformes à celles d'Al-Massar et des autres, les observateurs suivent de près tout ce qui a trait aux activités de l'UPT. Le siège d'Al-Mawquef a abrité hier une réunion des secrétaires généraux des différents partis composant l'Union pour la Tunisie, Nida Tounès, Al-Joumhouri, Al-Massar, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique (PTPD) et le Parti Socialiste (PS). C'était l'occasion de débats enrichissants et intenses. Comme nous l'a précisé Abderrazak Hammami, secrétaire général du PTPD, cette réunion ordinaire était l'occasion de faire le point des contacts établis avec les directions des organisations qui avaient parrainé le dialogue national. L'UPT leur a exprimé son inquiétude quant à la situation dans le pays, les difficultés rencontrées pour la réalisation du consensus à propos de la Constitution, la tension dans la scène politique, la violence, le terrorisme et la loi d'exclusion. Les contacts avaient été noués avec le bureau exécutif de l'UGTT, la LTDH, le Conseil de l'Ordre des Avocats et le bureau exécutif de l'UTICA. L'UPT considère que le dernier draft de la Constitution, ne reflète pas le consensus. Il est encore loin, d'une Constitution civile et démocratique à laquelle peuvent s'identifier tous les Tunisiens. En dépit des progrès enregistrés, des réserves persistent à propos du caractère civil de l'Etat, l'adoption de la vision internationale des Droits de l'Homme et surtout le dixième chapitre concernant les mesures transitoires. « Il faut revenir au dialogue national », affirme Abderrazak Hammami. Une commission formée de trois membres de la Constituante, devait rencontrer le président de l'ANC, pour lui transmettre la position de l'UPT. Les organisations parrainant le dialogue national avaient promis qu'elles tâcheront d'arriver au consensus le plus avancé. Comme on ne peut espérer la réussite de la transition, sans un apaisement palpable et concret des tensions et sans faire face énergiquement au terrorisme et à la violence, faire face à l'exclusion politique devient une nécessité pour éviter les tensions inutiles et stériles. Les positions de l'UPT ont trouvé un écho favorable auprès des différents interlocuteurs. Concernant la position de l'UPT à propos de l'initiative du Front populaire de créer une large coalition politique et civile de salut, il faut rappeler que l'UPT avait apprécié cette démarche. Un rendez-vous doit être pris avec le Front populaire. Une rencontre se prépare pour échanger les points de vue et dynamiser le traitement politique positif des rapports entre l'UPT et le Front populaire. Les points de convergence entre les deux ne manquent pas. Par ailleurs, les différentes composantes de l'Union coordonneront davantage leurs positions dans le congrès de lutte contre la violence et le terrorisme. Une action commune sur le terrain, est possible au cas où il y a insistance pour faire passer le projet de loi d'exclusion politique. L'instance supérieure de l'UPT se réunira jeudi 27 juin au siège d'Al-Massar. Y prendront part, Béji Caïd Essebsi, Ahmed Néjib Chebbi, et les différentes directions des partis politiques. Ça sera l'occasion d'examiner le paysage politique et d'étudier les différentes approches des rapports à entretenir avec Ennahdha, comme parti au pouvoir, le Front populaire et les partis destouriens. Les prochaines élections seront examinées. Dans quelles conditions de ces élections seront étudiées. « Nous voulons trouver des solutions aux problèmes et faire face à tout ce qui pourrait créer des tensions inutiles », précise Abderrazak Hammami. L'UPT n'étant pas seule dans le paysage politique, elle doit tenir compte à la fois des possibilités de réactions positives et négatives. La haute instance politique de l'UPT, fixera le cap pour les différentes initiatives pratiques à entreprendre ainsi que les positions à prendre vis-à-vis des autres forces politiques dans le pays. Dr. Faouzi Charfi, dirigeant à Al-Massar, ne cache pas son optimisme après la réunion. Sur les trois grands sujets, la Constitution, les rapports avec les autres partis politiques et la situation actuelle dans le pays la convergence des points de vue étaient absolue. Al-Massar a toujours défendu l'idée d'une grande alliance du Front populaire jusqu'à Nida Tounès. Les contacts qui seront entrepris avec la direction du Front populaire étayeront encore plus les contours de l'initiative d'Al-Jabha. Le passage des déclarations d'intentions aux actions pratiques sera examiné.