Les réseaux sociaux grouillent de spéculations sur l'écart de la victoire de l'Espagne face à Tahiti: c'est un match insolite qui se dessine aujourd'hui en Coupe des Confédérations, entre l'une des meilleures équipes de l'histoire et un onze d'amateurs, le tout dans l'écrin du mythique Maracana à Rio. Sans aller jusqu'à battre le record de buts dans un match de compétition en sélection A (Australie-Samoa américaines, 31-0 en 2001), le risque d'un tsunami sur l'atoll s'accentue forcément quand, face aux modestes champions d'Océanie, se profile la première sélection à avoir remporté trois titres majeurs d'affilée (Championnats d'Europe 2008 et 2012, Mondial-2010). Professionnels, les Espagnols le sont, en effet, jusqu'à la langue de bois. «C'est vrai qu'au départ nous sommes favoris, mais tous les matches sont difficiles», a ainsi assuré l'ailier Pedro. «Les matches, il faut les jouer. La seule chose que nous puissions faire, c'est essayer de déployer notre meilleur jeu et respecter l'adversaire, au lieu de dire que nous allons les écraser». «Ils ont des joueurs rapides, on les a vus contre le Nigeria, même s'ils ont des problèmes en défense, mais ce sera sûrement un match difficile», a-t-il ajouté. 8-0 en 2009 «Respecter les autres sélections et la nôtre, c'est la grandeur de notre équipe. Quel que soit l'adversaire, nous essayons de donner le maximum», a avancé pour sa part le milieu offensif de la Roja Juan Mata. C'est ce que l'Espagne avait fait au Mondial des moins de 20 ans en 2009, avec une «goleada» de 8-0 contre le même adversaire en phase de groupes. Il en reste deux rescapés côté Roja (les latéraux Azpilicueta et Jordi Alba), et huit côté polynésien. Le fait que Vicente Del Bosque songe à faire tourner son effectif ne change pas grand-chose, avec les Valdes (Barcelone), Javi Martinez (Bayern Munich), Mata (Chelsea), David Silva (Manchester City), Villa (Barcelone), Torres (Chelsea)... Mais le «Tahiti Nui» (grand Tahiti) a déjà réussi son pari, en ayant marqué un but dans cette Coupe des Confédérations, d'une tête au deuxième poteau signée Jonathan Tehau, un camionneur qui côtoie ses deux frères et leur cousin dans le groupe. Et le coach Etaeta de faire ce rêve: «Nous avons dit que marquer un but dans ce tournoi serait exceptionnel, mais marquer contre l'Espagne serait grandiose».