La Salle de Carthage du Musée National du Bardo a été inaugurée, jeudi dernier, par M. Mehdi Mabrouk, ministre de la Culture et Mme Sylvia Pinel, ministre de l'Artisanat, du commerce et du tourisme de la France. Etaient également présent à cette cérémonie M. Jamel Gamra, ministre du tourisme tunisien, M. Jean-Luc Martinez, directeur du Musée du Louvre, Mme Soumaya Gharsallah, directrice du Musée du Bardo, M. Eric Gross, directeur de l'Institut Nationna du Patrimoine en France et M. Adnène Ouhichi, directeur de l'Institut National du Patrimoine Tunisien. Un bon nombre de spécialistes en archéologie et en histoire, ainsi que des responsables du secteur touristique étaient là. Il est à rappeler que la statuaire de la Salle de Carthage du Musée National du Bardo a fait l'objet d'une campagne de restauration et de présentation dans le cadre d'un chantier-école, menée par le Musée du Louvret 2013, en partenariat avec le Musée National du
Bardo et l'Institut National du Patrimoine Tunisien et avec le soutien de l'Institut Français de Tunisie.Cette inauguration s'inscrit dans le cadre de la visite d'Etat de deux jours effectuée à Tunis par le président Français François Hollande.
La cérémonie comportait deux volets : d'abord, il a été procédé à une visite guidée à travers la statuaire de la salle de Carthage avec M. Jean-Luc Martinez, directeur du Musée du Louvre en compagnie des journalistes. Durant cette visite, le directeur du Louvre a présenté les différentes étapes de restauration qu'ont subies les statues déjà exposées au public. Il a donné un aperçu historique sur les personnages sculptés et les mosaïques romaines retrouvés lors des fouilles exercées déjà depuis le début du siècle dernier, en indiquant que cette salle n'a pas été totalement garnie et que d'autres collections dans un état fragmentaire attendent encore d'être restaurées. Ensuite, les invités sont passés à la salle de conférence où ils ont prononcé leurs discours. Mme Soumaya Gharsallah, directrice du Musée du Bardo a d'abord souhaité la bienvenue aux invités et les a remerciés pour leur coopération, notamment concernant la formation de jeunes tunisiens. M. Jean-Luc Martineza salué, de sa part, cette inauguration qu'il considérait comme le résultat positif du partenariat franco-tunisien entre le Louvre et le Bardo qui a déjà été entamé en 2009… prenant la parole, Mme Sylvia Pinel a noté que la restauration de ces collections est le premier fruit d'une coopération entamée en novembre 2009 entre deux musées prestigieux Le Louvre et le Bardo. Elle a souligné le programme de formation des jeunes des deux pays, notamment en matière d'échanges d'expériences en matière de restauration et de conservation. Elle a par ailleurs établi un lien entre les musées et le tourisme, car c'est à travers les musées que les touristes découvrent le passé glorieux du pays.
Quant à M. Mehdi Mabrouk, il a rappelé dans son discours que le Musée du Bardo célèbrerait bientôt son 125è anniversaire et qu'il se considère parmi les grands musées dans le monde, riche surtout par ces collections carthaginoises et romaines de haute valeur historique…
La séance fut couronnée par la signature d'une convention de coopération entre l'INP tunisien et l'INP français, en vertu de laquelle il y aurait un échange culturel en matière de conservation et de restauration d'objets archéologiques. A l'issue de la signature de la convention entre les deux parties, nous avons rencontré M. Eric Gross, directeur de l'Institut National du Patrimoine français, qui nous a fourni les explications suivantes : « C'est un accord entre l'Institut du Patrimoine Tunisien et l'Institut National du Patrimoine français qui est un institut d'enseignement supérieur du ministère de la culture et de la communication, ayant pour mission, entre autres, la formation des conservateurs et des restaurateurs du patrimoine habilités à travailler sur les collections publiques. Nous sommes convenus, et d'ailleurs, nous avons déjà commencé, de d'initier régulièrement des échanges de jeunes professionnels, l'INP va nous envoyer des jeunes professionnels que nous allons former en conservation et en restauration, et nous autres, nous allons envoyer en Tunisie de jeunes français se former sur les collections tunisiennes à travers les chantiers ; on va aussi organiser ensemble des colloques, des publications scientifiques. Ce programme a été entamé en 2012 et il s'étendra encore jusqu'à fin 2014. Nous avons déjà formé quatre personnes qui travaillent actuellement dans la restauration des statues carthaginoises. »