C'est l'événement chez les deux chorégraphes tunisiens, Aïcha M'Barek et Hafiz Dhaou qui présentent du 15 au 21 juillet leur dernière création « Toi et Moi » au Théâtre de la Parenthèse à Avignon dans le cadre de la Belle Scène Saint-Denis née du prolongement de la rencontre avec Stéphanie Pignon et Amala Dianor, devenues compagnes de route afin de se donner pleinement à cette aventure. Aicha et Hafiz essayent d'interroger notre corps, étudier ses membres, l'amplitude de ses extrémités…Comprendre comment il agit, il avance. Comment ses bras, ses jambes, à la fois souples et tendus, s'articulent et se désarticulent ? « Notre corps disent-ils est au cœur du mouvement, et répond aux décisions de notre cerveau, par une succession de dispositifs et de mécanismes, qui maintiennent son intégrité, sa place au centre de l'action, agissant par lui même, comme un tout. Pourquoi notre corps y arrive-t-il, et non pas la société qui nous entoure ? Il y a une sagesse du corps. Il n'y a pas de sagesse sociale. Comment rester souple et élastique aux endroits de frictions et de tensions de son propre corps et de la société dans laquelle il évolue ? A quel endroit se fait le lien ? A quel moment ne faisons -nous plus qu'UN ? Est-ce au moment où le projet prend corps ? Notre corps, aussi singulier soit-il, sait relier tous ses membres, aussi lointains et opposés qu'ils soient. Il les détermine à provoquer des sentiments. Il se compose, se décompose, s'imbrique, à la fois virtuose ou encombré de tant de membres, de corpulences différentes. Comment ne plus faire qu'un avec son corps, en essayant de se projeter à travers le corps de l'autre ? S'emparer de l'organicité de son propre corps, de sa capacité à flirter avec les frontières de ses limites, de sa souffrance, de ses contraintes ? C'est en tentant de répondre à ces questions que la confrontation des deux interprètes va revêtir une signification particulière, et que leurs aptitudes physiques et leur souplesse créeront l'alchimie d'un duo sensible et détonnant. Deux corps à la fois forts et vulnérables, propices aux embardées politiques et aux emballements poétiques ».