Quand les militants des droits de l'Homme se permettent de bafouer les droits des uns et des autres à une vie digne… Quand les fervents défenseurs de la parole libre se permettent de porter atteinte à la liberté d'expression: cela donne une Sihem Ben Sedrine et Omar Mestiri qui ne payent pas leurs employés depuis trois mois. Et tout donne à croire que les employeurs de radio Kalima fermeront boutique. Alors le commerce des droits de l'Homme… ça baigne ? Bafouer les droits de l'Homme, Oh oui on s'en indigne. On s'en offusque et on dénonce! Surtout quand on est une Sihem Ben Sedrine et un Omar Mestiri connus par les organisations des droits de l'Homme dont les donations généreuses font sourire les cagnottes de leurs Hommes militants… de leurs causes. Eh bien cette même Sihem Ben Sedrine et ce même Omar Mestiri qui ont longtemps fait des droits de l'Homme un moyen pour gagner en visibilité et se donner les moyens de vivre paisiblement ne sont pas en mesure de donner la possibilité à leurs employés de vivre dignement. Hier matin des journalistes de divers organismes de presse se sont empressés vers le siège de la radio Kalima là où leurs collègues organisent un sit-in ouvert pour protester contre le comportement qu'ils jugent « irresponsable » de leurs employeurs Sihem Ben Sedrine et Omar Mestiri. « Nous sommes désolés d'en arriver là. Mais nous n'avions pas le choix. Les choses se sont empirées surtout que nos employeurs ont choisi un ton plutôt menaçant au lieu de chercher à trouver des solutions. Ceux qui protestent seront illico poussés à la porte. Et c'est ce qui s'est passé avec bon nombre d'entre nous. » Commente Faten Hamdi, qui n'en revient pas « Nous étions là depuis 2008 à défendre cette boîte et avons passé des nuits en 2009 ici-même. Notre seul espoir était de voir la situation de cette radio se régler juridiquement pour qu'on puisse avoir nos droits à un travail digne. Mais malheureusement ce n'était pas le cas puisque depuis octobre 2011 à nos jours rien n'a été fait dans ce sens. Nous n'avons reçu des contrats qu'en l'an 2013. Ces derniers ne sont pas conformes à la convention collective de la presse. Ces contrats renferment des clauses illégales comme celui où l'employeur empêche le journaliste une fois sorti de cette boîte de travailler chez un concurrent et ce pendant deux ans au risque de payer une caution. Personnellement j'ai refusé de signer ce contrat qui est à la limite inhumain» dit-elle. Kamel Jendoubi et Kamel Laabidi privés des ondes de radio Kalima «Nous tenons à garder notre radio en nous contentant de diffuser des infos et de la musique. Tous les déplacements ont été annulés puisque dès le début la radio ne les remboursait pas » continue Faten qui énumère les revendications des sit-inneurs en citant entre autres l'indépendance de la ligne éditoriale. «On y tient » dit-elle. Avant qu'elle ne soit sollicitée à affiner cette idée « Oui, en fait. Nous avons des lignes rouges qu'on ne doit pas dépasser. Par exemple nous avons des personnalités qu'on ne peut pas contacter pour solliciter leurs témoignages à l'exemple de Kamel Laabidi et Kamel Jendoubi. » dit-elle. Choqués et scandalisés par le comportement de ces militants des droits de l'Homme les journalistes de Dar Assabah venus soutenir leurs collègues de la radio Kalima n'étaient pas au bout de leurs surprises. Le ras le bol des employés était à son comble ce matin. Les journalistes qui ont passé la nuit au siège de la radio informent que leurs employeurs ont saisi tout le matériel de travail entre caméras et enregistreurs. « Tout donne à croire que nos employeurs annonceront la faillite de l'entreprise de presse sous peu. Autant nous en informer officiellement. » commente Faten. Le SNJT se saisit de l'affaire Dans la foulée Néjiba Hamrouni, la présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens présente sur les lieux a expliqué que « le fait que Ben Sedrine et Mestiri ont fait appel à leur avocat pour se saisir de l'affaire est un bon signe, car c'est par la voie de la justice que les journalistes auront leurs droits. » Néjiba Hamrouni s'est, par ailleurs, indignée de la situation précaire des journalistes dans des entreprises de presse qui s'engagent vis-à-vis d'employés et se trouvent dans l'impossibilité de gérer leurs salaires après quelques temps. Il est à remarquer que radio Kalima emploie jusque-là 60 personnes entre journalistes, techniciens et chauffeurs dont l'avenir à radio Kalima reste tributaire du verdict de la justice et à la merci du bon vouloir de leur employeur. Et pour finir et juste avant de quitter les lieux… tous. les journalistes annoncent que les lignes téléphoniques ne sont plus fonctionnelles. Allô. Allô. Ah les vilains qui s'amusent à couper le réseau des lignes groupées de la radio ! Sihem Ben Sedrine en connaîtrait quelque chose ? Allô. Allô. On s'est coupé. Plus de communication avec la militante des droits de l'Homme. Ça c'est sûr !!