- Pousser le citoyen à revendiquer ses droits et obliger l'administration à changer L'accès à l'information est un droit, quand on est un citoyen tunisien et que l'on souhaite obtenir une information dans une administration publique. C'est le décret-loi 41 qui le stipule et ce depuis le mois de mai 2011. Sauf que les choses n'ont pas changé depuis et l'on assiste à une administration de plus en plus renfermée sur elle-même avec pour alibi la hiérarchie et l'obligation de réserve. « Le décret-loi 41 est, en effet, entré en vigueur le 26 mai 2011 et a établi pour la première fois en Tunisie une obligation de communication aux organismes publics dans le but de promouvoir une culture de transparence et d'améliorer les relations entre le gouvernement et les citoyens. la circulaire d'application du Décret-loi 41 a été publiée le 3 mai 2012, à l'occasion de la conférence sur la Journée mondiale de la liberté de la presse organisée par l'UNESCO à Tunis. » Et pourtant et jusque-là, la notion de l'OpenGov demeure embrouillée et celle de la transparence administrative altérée. L'association Touensa s'y met en vue de renforcer le principe de la « bonne gouvernance, la transparence et la participation citoyenne à la vie publique. » Dans un projet de partenariat entre la société civile et l'administration. Au programme une série de formations proposées en collaboration avec l'UNESCO pendant la période allant du 23 septembre au 6 octobre. Les ateliers proposés dans la foulée de ce programme sillonneront plusieurs régions du pays à savoir, Tunis, Le Kef, Gafsa, Sfax et Kairouan. Selon le communiqué présenté par l'association en question, il s'agit de « formations organisées au bénéfice des fonctionnaires en charge de l'information au sein des ministères des organismes publics tunisiens ainsi que les membres des associations de la société civile à Tunis et dans les régions citées plus haut. Au total environ 160 personnes de la société civile, des ministères et des organismes publics, dont 100 personnes de la société civile dans les régions bénéficieront de ces formations. » Il est à rappeler que depuis déjà le mois de juillet que l'association Touensa se penche sur la question avec le soutien de la Banque mondiale. La plateforme ‘'Marsoum 41.org'' lancée par l'association visait en fait à faciliter l'accès à l'information via internet. Le portail qui tient son nom de l'appellation arabe du décret-loi 41 permet d'éviter de se trimbaler dans les couloirs des ministères en remplissant tout juste un formulaire et de formuler sa demande que le portail internet enverra directement à l'administration publique concernée. Les concepteurs du portail se chargeront ainsi de faire le rôle du médiateur afin de collecter les questionnements des internautes et d'y répondre en faisant fi ainsi de toute rétention administrative. Au final le but est d'amener le citoyen à revendiquer ses droits à l'information et d'obliger l'administration à changer. « Une société civile organisée et structurée est le meilleur garant de la mise en place des mécanismes de la transition démocratique » le slogan de l'association résume en fait cette volonté d'offrir à tout un chacun les prémices d'un changement démocratique qui tarde à venir sous nos cieux.