Après sa défaite contre le Club Africain, les Clubistes sfaxiens avaient dos au mur en donnant la réplique à leurs homologues hammam-lifois. Ils n'avaient pour alternative que la victoire pour pouvoir demeurer dans le sillage du peloton de tête. Sans compter qu'un second faux-pas consécutif serait de nature à provoquer la grogne du public « Noir et Blanc » qui, rappelons-le, n'a pas apprécié l'engagement massif du staff technique de l'équipe (Ruud Krol, son assistant Hamadi Daou et le préparateur physique Mahdi Marzouk), engagement qui aurait servi pour justifier le début laborieux des camarades de Rami Jéridi. Le CSS a finalement réalisé l'essentiel en empochant les trois points de la victoire aux dépens des protégés de Ben Belgacem qui, il faudrait le reconnaître, n'ont pas démérité. Un succès fort précieux obtenu sur un but litigieux (le CSS a été lui aussi frustré d'un but régulier contre le Club Africain) qui lui a permis de maintenir le contact avec le haut du classement. Mais cette victoire, loin d'être convaincante, vu la manière boiteuse avec laquelle elle fut obtenue, est venue confirmer la mauvaise période par laquelle passe l'équipe. Celle-ci ne parvient plus à développer son football habituel fait de mouvements, de permutations de postes, d'alternance du jeu court et long le tout orienté vers l'offensive. Les Sfaxiens qui ont été pas trop convainquants contre les clubistes de Tunis, ont de nouveau fait preuve de fébrilité à tous les niveaux du jeu. Nombreuses individualités hors du coup Les joueurs du CSS à quelques rares exceptions près (Hanachi et à degré moindre N'Dong) sont passés totalement à côté de leur sujet. Les deux arrières latéraux, Yussoufu sur le flanc droit et Maâloul sur le côté opposé ont de nouveau déçu ne réussissant rien de bon. Au niveau de l'axe de la défense où Zied Derbali a pris la place de Boulaâbi aux côtés de Ben Salah il y a eu trop de flottement et des hésitations qui ont failli coûter cher sans les ratages en série de joueurs hammam-lifois notamment en première mi-temps. Le milieu du terrain où seul Hanachi a tiré son épingle du jeu et auquel on pourrait ajouter N'Dong qui a alterné le bon et le moins bon, a été peu concluant dans ses essais notamment au niveau de la relance et de l'animation offensive. Devant les deux attaquants Idrissa et Ben Youssef n'ont pas eu leur rendement habituel. Le piège de la suffisance On a comme l'impression que les joueurs du CSS ne sont plus concentrés comme avant en cours de match. Absence de lucidité avec des erreurs en cascade sous forme de mauvaises passes et l'abus des centrages à l'emporte-pièce qui faisaient l'affaire de la défense adverse. En somme ce fut une équipe au jeu des plus quelconques, décousue et sans idées claires et précises. C'est dire donc que Krol et le reste des membres de son staff ont du pain sur la planche pour remettre de l'ordre dans le groupe et rectifier ainsi le tir en prévision de la demi-finale aller de la coupe de la CAF.