Jamais deux sans trois ? En tout cas le proverbe s'applique parfaitement au Club Sfaxien qui venait de concéder son troisième match nul en autant de sorties à domicile. Si l'on excepte, à la rigueur, le résultat de parité face à l'Etoile du Sahel (1-1), les deux autres concédés respectivement au Stade Gabésien (1-1) et surtout à l'ESHSousse étaient vraiment de trop. Un véritable gâchis en ce sens que les protégés de Krol ont dilapidé de ce fait cinq précieux points. Contre le Stade Gabésien d'abord et l'ESHSousse ensuite, la victoire était à chaque fois bien à la portée. Elle leur tendait la main mais les Gharbi et consorts avec beaucoup de naïveté, y passèrent à côté. Pour cause d'indigence offensive manifeste devant les bois adverses. Pourtant on ne manque pas de s'étonner de cette carence en attaque quand on jette un regard sur le potentiel offensif énorme dont dispose l'équipe sfaxienne. Dans les rangs de celle-ci figure en effet Libry qui a été la saison précédente le meilleur buteur du championnat jusqu'à son passage à cinq journées de la fin au CSS qui l'a mis au repos pour éviter un éventuel litige juridique. Il y a aussi deux avants aux qualités indéniables à savoir le co-leader actuel des buteurs avec 4 « goals », Taha Yassine Khenissi et l'international Fakhreddine Ben Youssef. A côté de tout ce beau monde l'on trouve un demi offensif très dangereux qui a pour nom Mohamed Ali Moncer. Ceci sans compter l'apport offensif de joueurs comme Ferjani Sassi et autre Ali Maaloul. Et, là où le bât blesse c'est que le CSS à chaque sortie réussit à créer au moins six occasions nettes de but. Mais l'écrasante majorité des opportunités de scorer (contre l'Etoile et le S.Gabésien) a été ratée. Pis encore, face aux Hammam-Soussiens les coéquipiers de Boulabi n'ont pas été en mesure de mettre dans les filets adverses au minimum trois balles qui ne demandaient qu'à être poussées au fond de la cage. Et là on fait surtout allusion aux occasions qui se sont présentées à Khenissi (23') et Libry (44') et celles qui ont été offertes, après la reprise, à Ali Maaloul (51') et à Fakhreddine Ben Youssef (63') Les réajustements de Abderrazak Chebbi Les ratages en cascade des Sfaxiens ne doivent pas cependant diminuer le mérite des Hammam-Soussiens. Ces derniers après un départ des plus décevants avec trois défaites successives face aux ST (0-3), USMo (0-1) et l'Etoile (1-5) ont commencé à redresser un tant soit peu la barre en évitant la défaite contre le CSHL (0-0) et le CSS (0-0). Ces deux parités, surtout la deuxième obtenue sur la pelouse du « M'hiri » ont laissé entrevoir un mieux évident au niveau du compartiment de la défense. Celle-ci qui a encaissé pas moins de 9 buts au cours des trois premières journées est demeurée inviolable durant les deux précédentes sorties. Cette amélioration de la défense qui traduit aussi une meilleure disposition sur le terrain coincide avec l'avènement du nouvel entraîneur Abderrazak Chebbi. Ce dernier est appelé toutefois à trouver les solutions indispensables en attaque puisque l'équipe n'a réussi à scorer qu'à deux reprises jusque-là. Durant le prochain mercato d'hiver, l'ESHSousse doit procéder au renforcement de son potentiel offensif. C'est en effet indispensable si l'équipe veut sauver sa place parmi l'élite. Ce n'est pas la faute à Krol Dans le camp sfaxien, l'équipe ne devait en vouloir qu'à elle-même pour avoir dilapidé deux nouveaux précieux points. La responsabilité incombe aux joueurs et nullement à l'entraîneur. Ce n'est pas ce dernier qui devait mettre la balle dans les filets. L'équipe est bien entraînée pour bien jouer et créer des occasions mais la réussite ne suit pas suffisamment. Cette carence traduit-elle une fébrilité psychologique de l'ensemble sfaxien composé pour la plupart de jeunes. Probablement et le staff technique se doit de trouver le plus vite possible une solution à ce problème de l'attaque. Pour l'entraîneur adjoint Hamadi Daou : « cette carence en attaque pose problème mais il n'y a pas lieu de s'en inquiéter » affirmant que « l'équipe saura se rattraper lors des prochaines journées ». Quant à l'entraîneur en chef du CSS Ruud Krol, il pense que les terrains en Tunisie ne favorisent pas le jeu offensif ? Il faut développer un bon football pour pouvoir créer des occasions de but et ces occasions nécessitent pour être concrétisées une concentration adéquate devant les bois adverses. Cette concentration nous a fait par moments défaut. Il faut continuer à travailler là-dessus.