Plusieurs partis politiques ont réaffirmé, hier, leur attachement à la feuille de route proposée par le Quartet, appelant les parrains du dialogue à réviser la liste des participants au dialogue, de manière à englober les partis non-représentés à l'Assemblée nationale constituante (ANC). Il s'agit, ont-ils estimé, de conférer une plus grande crédibilité à cette initiative et d'accroître les chances de sa réussite. Dans une déclaration, les signataires soulignent que les documents fuités sur l'assassinat des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi viennent confirmer la responsabilité politique et morale du gouvernement à ce sujet et constituent un nouvel argument valable pour sa démission. Cette déclaration intervient à l'issue d'une réunion de concertation qui a eu lieu, jeudi, avec la participation du Parti républicain, du Parti du travail national démocratique, du Parti du travail tunisien, du Mouvement Echaab et de l'Alliance démocratique. Le Secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) Bouali M'barki Ennahdha et Al-Joumhouri aspirent à une sortie de crise Le dirigent d'Ennahdha, Abdellatif Mekki a souligné que le mouvement ne ménagera aucun effort pour faire réussir le dialogue national, se disant «optimiste» sur la sortie de crise dans l'intérêt de la Tunisie et de manière permettant de parachever le processus de transition malgré les différends entre les protagonistes politiques . Commentant les révélations faites par Taïeb Laâguili, membre de l'initiative IRVA (Initiative pour la recherche de la vérité sur l'assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi), Abdellatif Mekki a estimé que ces déclarations ne peuvent en aucune manière dévoiler la vérité et visent à entraver le dialogue qui se tient dans un cadre de légitimité. De son côté, Issam Chebbi (Al Jomhouri) a affirmé que son parti avait accepté sans réserve l'initiative du quartette et la feuille de route en tenant compte de l'intérêt suprême du pays. Issam Chebbi a évoqué une crise de confiance politique dans le pays notamment après les nouvelles révélations faites par Taïeb Laâguili, appelant dans ce sens à la création d'une commission indépendante pour mener des recherches et des investigations, établir les faits et déterminer les responsabilités dans les actes de violence et de terrorisme. Il a regretté le climat de « grande prudence » qui règne dans le pays de crainte qu'il n'y ait d'autres assassinats face à la montée du phénomène du terrorisme, estimant que les révélations faites malgré leur importance ne doivent pas entraver le dialogue et l'activation de la feuille de route pour sortir de la crise «étouffante» que traverse la Tunisie depuis le 25 juillet dernier. Ralliement à Nidaa Tounès de transfuges du Courant républicain et de personnalités indépendantes Un groupe de transfuges du Courant républicain et de personnalités indépendantes se sont ralliés à Nidaa Tounès, a-t-on annoncé officiellement hier lors d'une réception organisée au siège central du mouvement pour fêter l'évènement. Parmi les noms concernés figurent cinq anciens ministres dans le gouvernement de l'ancien Premier Ministre Béji Caïd Essebsi, à savoir Saïd Aïdi, Mehdi Houas, Slaheddine Sallami, Abdelaziz Rassaa et Mohamed Aloulou. Après avoir souhaité la bienvenue aux nouveaux ralliés, une centaine, le président du mouvement a dit d'eux qu'ils font partie de la famille démocrate et qu'ils sont porteurs des mêmes valeurs que Nidaa Tounès. Il a aussi affirmé que son parti reste ouvert à tous les Tunisiens et, en particulier, aux Tunisiennes. Caïd Essebsi a démenti les rumeurs faisant état de divergences au sein du mouvement, trouvant au contraire que les différences de vues sont une chose positive. Il a annoncé pour bientôt le premier congrès du parti et l'élection d'une nouvelle direction du parti, y compris le président. L'ancien ministre Saïd Aïdi a indiqué que le choix porté sur Nidaa Tounès comme nouvelle famille politique des transfuges du Courant républicain procède de la foi en la nécessité de fédérer les forces démocratiques pour défendre le modèle de société tunisien. «L'expérience au parti Al-Joumhouri n'a pas permis de réaliser cet objectif», a-t-il regretté. La présence du dernier Secrétaire général du Rassemblement constitutionnel démocratique dissous, Mohamed Ghariani a été remarquée à cette réception. Selon des dirigeants du mouvement interrogés par l'agence TAP, Ghariani a demandé à adhérer à Nidaa Tounès et Béji Caïd Essebsi a donné suite à cette demande.