Les surnoms donnés aux représentants des forces de l'ordre ont été inventés surtout par les délinquants qui redoutaient leur présence et qui se donnaient le mot entre eux par mesure de précaution afin de ne pas être pris au moment où il ne faut pas. En France le terme flic vient de «fligarde» sorte de bâton qu'avaient les agents de l'ordre au moyen âge. Quant à «poulet» désignant aussi l'agent de police, cela viendrait du fait que la casquette que portaient les agents étaient créée par un certain Mr Poulet. D'où le surnom qui subsiste jusqu'à nos jours pour désigner l'agent en France. Quoique, cette désignation zoomorphique des agents de police , n'est pas unique à la France, puisqu'en Angleterre ils sont surnommés « pigs » (cochons). Par extension les agents étaient surnommés en Tunisie, des pigeons « Hmam » ou des serpents « hnech ». Il y a également des désignations par des chiffres tel que « 22 » en France, par référence au numéro imprimé dans le temps sur la casquette de l'agent de la 22° compagnie, et le chiffre 12 en Tunisie « Thnach » qui rime avec « hnech ». En tout état de cause ces appellations n'ont rien de péjoratif ni de diffamatoire, puisqu'ils sont d'un usage courant. Le langage des Ghettos…. Meherzia Laâbidi, a dernièrement utilisé le terme « poulet » en parlant des agents de l'ordre, au cours d'une déclaration à une radio de la place. Ce qui a suscité la colère de ces derniers, estimant que ce terme a été utilisé « de manière péjorative, à l'instar des habitants des banlieues parisiennes » selon le porte-parole du syndicat des force de l'ordre, ajoutant qu'il a l'intention de porter plainte contre elle, pour diffamation. Au-delà du fait que Meherzia Laâbidi a, par la suite présenté des excuses, sur sa page de réseau social, on se demande si elle avait une intention délibérée de porter atteinte aux agents de l'ordre. En tous les cas sur le plan juridique la preuve est plutôt difficile à établir. Cela dit, et si on s'en tient au raisonnement du représentant du syndicat des forces de l'ordre, le langage des jeunes des banlieues parisiennes est-il péjoratif ? Ce n'est pas évident, car ces jeunes sont eux-mêmes victimes de préjugés. Ils ne sont pas toujours de mauvaise foi, et leur attitude est le résultat d'une situation sociale qu'ils vivent au quotidien. Parmi eux il y a nos enfants, d'origine tunisienne, dont ceux qui sont nés en France, et eux qui se sont expatriés par des moyens de bord afin de fuir le chômage et la misère. Ils se sentent doublement condamnés : par leur pays d'origine, et par le pays d'accueil, où ils n'ont jamais été les bienvenus. Voilà ce qu'il en est des jeunes des banlieues parisiennes. Le fait de culpabiliser ces derniers à travers leur langage est de nature à les marginaliser. ce qui n'est pas moins diffamatoire. Un terme d'Argot Le terme de poulet n'est pas seulement utilisé par les jeunes des banlieues de Paris, mais par la plupart des Français, et ce depuis des lustres. Il est entré dans le langage courant, des jeunes et moins jeunes, chez les Français et les francophones, sans aucune intention diffamatoire. Il est aussi utilisé par les agents eux-mêmes. C'est la raison pour laquelle, il est difficile que la plainte du porte-parole du syndicat des forces de l'ordre puisse aboutir, ,et ce, pour défaut de preuves. Celles-ci ne doivent en aucun cas être le fruit d'interprétations ou de supputations. C'est à celui qui allègue un fait de le prouver, devant le juge, lequel tranche en vertu de la loi et selon son intime conviction