Après la nomination de Salem Labyedh, comme ministre de l'Education nationale, on espérait légitimement que la tension qui marquait auparavant les relations entre le ministère et les syndicats allait ostensiblement s'apaiser pour donner suite à une compréhension réciproque. Des accords ont été signés. Au bout du compte la concrétisation attend toujours. Les accords conclus entre ministères et syndicats tardent à se mettre en pratique. Il en est ainsi pour les enseignants de l'école de base. La commission administrative de l'enseignement de base, vient de se réunir, sous la présidence de Hfaiedh Hfaiedh, secrétaire général adjoint de l'Union Générale Tunisienne de Travail (UGTT) chargé de la Fonction publique et de décider de brandir la menace de grève dans toutes les écoles primaires, instituteurs et directeurs compris le 27 novembre prochain. Quelles sont les motivations de cette décision ? Plus de 62 mille enseignants des écoles primaires sont concernés par cette grève. Tahar Dhaker secrétaire général du Syndicat Général de l'Enseignement de base, précise au Temps que la grève a été décidée pour faire pression sur le ministère de l'Education nationale, afin que les accords conclus soient mis en application. L'accord du 14 mai 2013, signé avec le ministre démissionnaire, Salem Labyedh, n'a pas été appliqué, entre autres, en ce qui concerne les promotions professionnelles. Les résultats définitifs des promotions de la session de septembre, octobre 2012 n'ont encore pas vu le jour. Les circulaires concernant les promotions de la session 2013, ne sont toujours pas éditées. D'habitude ces circulaires sont publiées au mois de juin. Nous sommes au mois d'Octobre et rien n'est fait. Un accord avait été conclu pour mettre fin à la formule d'engagement des instituteurs sur la base de contrats et de ne plus opter pour la solution dite des « suppléants ». Le ministère a continué à combler les vacances observées aux postes par des suppléants. Au niveau des primes les accords conclus n'ont pas été mis en exécution. La prime de la rentrée scolaire n'a pas été servie selon le nouveau montant qui inclut une augmentation de 120 dinars. On a continué à la servir sur la base du montant déjà pratiqué. Il en est de même pour l'indemnité de direction. Cette prime accordée aux Directeurs des établissements scolaires n'a pas été honorée depuis Janvier 2012. La prime des zones rurales s'élevait à 36 dinars. Un accord a été conclu pour la relever à 63 dinars. Il est resté lettre morte. Une nouvelle prime avait été instituée. C'est la prime de d'affectation. Elle concerne les enseignants qui n'exercent pas en classe, ainsi que les directeurs d'écoles qui sont affectés pour accomplir des tâches administratives. Cette prime de 15 dinars n'a toujours pas été servie. L'ouverture des horizons scientifiques, devant les instituteurs et institutrices, devait commencer au cours de l'actuelle année scolaire. Rien n'est fait. « Nous ne recevons que des promesses, sans aucune mesure concrète. Parallèlement aux points qui avaient bénéficié d'un accord non appliqué, d'autres points devaient faire l'objet de négociation attendent toujours. Ainsi, la baisse des heures de travail du maître d'application principal, devait être discutée selon l'accord du 15 juin 2012, ainsi que celui du 14 mai 2013. Rien n'a été fait pour engager des discussions sur ce point. De même la prime de pénibilité devait faire l'objet de négociations. Le métier d'instituteur est reconnu comme métier pénible. Dans la classification des métiers pénibles, il vient tout juste après le travail dans les mines. Rien n'est fait pour la négocier. Par ailleurs, les instituteurs revendiquent l'augmentation de la contrepartie matérielle de la promotion du grade de Maître d'application principal à celui du Maître d'application hors classe. Le syndicat veut négocier le montant de cette augmentation. Une ancienne revendication remonte à la surface, celle de la prime de fin de travail. Le ministère avait accepté de discuter le montant de cette prime. Aucune réunion n'a été tenue pour en discuter. Par ailleurs, le dossier des assistants pédagogiques est toujours en veilleuse. Plus d'un mois nous sépare de la date de la grève. Le ministère de l'Education prendra-t-il les initiatives concrètes pour satisfaire les revendications des enseignants du primaire ? Il a suffisamment de temps pour le faire.