La conjoncture bouleversée du pays inquiète sans cesse les observateurs, analystes et acteurs économiques. Où va l'économie nationale ? Seuls, nos politiciens sont en mesure de répondre à cette problématique. L'évolution de la situation économique vit au rythme du tempo politique, marqué par une stagnation sans fin et sans limite. La dernière manne terroriste ne peut qu'obstruer toute chance de sortie de crise. Les indicateurs ne sont pas déjà au beau fixe et la succession des attentats terroristes, ajoutée à l'imbroglio politique risque de tirer vers le bas le flux des investissements, notamment étrangers en Tunisie. Déjà le bulletin de la conjoncture industrielle fait état d'une décélération de 3,4% des intentions d'investissement au cours des 9 premiers mois de l'année et d'un reflux de 29,7% des intentions d'investissements 100% étrangers. Des indicateurs qui donnent le vertige d'autant que les projets de créations tarissent gravement. A noter que les intentions d'investissements pour les projets de création attestent d'une régression de 4,3%. Le climat des affaires ne séduit-il plus les investisseurs étrangers ? La fuite des firmes multinationales ne fait pas la promo du site Tunisie, un site d'investissement et de production déjà aux abois et n'encourage certainement pas de nouvelles implantations ne serait-ce que partielles. Au moment où les indicateurs de base clignotent au rouge, où les agences de notation n'arrêtent pas de dégrader la notation souveraine du pays et de certaines institutions de crédit et au moment où les pourvoyeurs de fonds étrangers nous bombardent avec des cartons rouges un peu sévères, la réticence des investisseurs est évidente dans un climat d'incertitude. Le tableau de bord de l'industrie tunisienne arrêté au terme du mois de septembre 2013 ne peut que confirmer ce climat mêlé de latence et de turbulences. La dégringolade des investissements déclarés dans l'industrie et dans les services liés à l'industrie touche quasiment tous les secteurs d'activité à l'exception des industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre, les industries mécaniques et électriques et les industries chimiques. Seul un consensus sur l'application de la feuille de route conjugué à la lutte anti-terroriste, pourront faire sortir l'économie nationale du labyrinthe et redonner confiance aux investisseurs. Faute de quoi et face au reflux des entrées en devises, les ressources fiscales supplémentaires seront de nouveau au rendez-vous.