« Négatif 2 » est la suite de l'exposition « Négatif 1 » de Taoufik Kouki, tenue l'année dernière dans la même galerie et qui porte sur la Tunisie au lendemain de la Révolution. En effet, la Tunisie a connu beaucoup de changements dans les trois dernières années sur tous les plans : société, politique, économie... plusieurs sujets ont été traités par le caricaturiste à travers ses « clichés » humoristiques, faits en encre de Chine blanche sur du papier noir. Ces caricatures mettent en scène des phénomènes anormaux choquants et intolérables que nous vivons depuis la Révolution de 14 janvier, mais elles ont une portée plus profonde dans la mesure où ces phénomènes que nous vivons actuellement pourraient disparaître un jour quand on aura résolu tous les problèmes. De là, l'artiste attire notre attention sur l'existence du mal, en mettant le doigt sur la plaie, tout en invitant les Tunisiens (gouvernants et gouvernés) à la nécessité de changer leur mentalité et leur comportement, car l'avenir pourrait être meilleur, pour peu que chacun se mette au travail, fasse son travail dans le cadre de la loi et des idéaux de la Révolution. Les thèmes abordés l'année dernière ont été repris (cherté de vie, chômage, pauvreté, liberté...), la nouveauté de cette année réside dans le traitement de la crise politique, du terrorisme, de la pollution et des insectes, devenus de plus en plus des problèmes inquiétants pour la vie du citoyen et l'avenir du pays. Toujours avec humour, l'artiste se sent alors investi d'une mission artistique noble qui consiste à dénoncer les maux de la société tout en désacralisant les tabous. Non qu'il s'érige en tant que redresseur de torts, loin s'en faut, mais il invite la société civile à prendre conscience de ces maux en chercher les moyens de les éradiquer. Taoufik Kouki nous a confié qu'il n'était pas pessimiste quant à l'avenir de la Tunisie et que « malgré ce noir qui prédomine mes dessins, cette couleur répond à des soucis artistiques et esthétiques pour faire valoir l'importance des thèmes abordés à l'aide de l'encre blanche qui incarne l'optimisme, l'objectivité et le réalisme auxquels j'aspire en tant qu'artiste est d'attirer l'attention de mes concitoyens sur certains aspects négatifs de la société où je vis. » Selon l'artiste, ces caricatures sont un appel à tous les citoyens en vue de conjuguer leurs efforts et de se solidariser en vue de lutter contre ces phénomènes négatifs et en finir le plus tôt possible avec la crise économique du pays. Il est à rappeler que Tawfik Kouki est un caricaturiste bédéiste autodidacte. Il est depuis 2013, Président de l'Union des caricaturistes et dessinateurs de bandes dessinées. Il lutte depuis une trentaine d'années pour faire valoir ce genre d'art en Tunisie. Il a traité dans ses caricatures plusieurs thèmes touchant à la réalité tunisienne : politique, chômage, violence, environnement, corruption, immigration clandestine, terrorisme...