Lors d'une conférence de presse donnée, hier, à Tunis, le président du Conseil de l'Instance supérieure indépendante des élections, Chafik Sarsar a pressé, de nouveau, les acteurs politiques, à assumer leur responsabilité, en se mettant d'accord , au plus vite, sur la date et la forme des prochaines élections présidentielles et législatives, qui doivent, en principe, se tenir, avant la fin de l'année 2014, en cours, conformément aux dispositions transitoires de la constitution. Chafik Sarsar a indiqué que chaque minute de retard compte, désormais, énormément, avertissant que s'il n'entre pas dans les prérogatives de l'ISIE de fixer la date des élections, elle peut, par contre, refuser certaines dates très rapprochées des délais qui porteraient préjudice à la bonne organisation des élections et ne garantiraient pas leur tenue selon les normes et dans des conditions garantissant leur transparence et leur crédibilité. Le président de l'ISIE a rappelé qu'il y a certaines exigences que les acteurs politiques semblent ignorer, comme la convocation officielle des électeurs à la participation au vote trois mois avant les élections ou encore la fixation de la période nécessaire aux partis politiques pour préparer leurs budgets pour les élections. Il a rejeté ce qu'il a appelé un renversement des rôles, en cherchant à accuser l'ISIE, et à lui faire endosser la responsabilité des problèmes du retard, alors que les vrais responsables, a-t-il dit, sont les hommes politiques à qui il appartient de trancher la question et de s'entendre sur une date raisonnable. Préparatifs Chafik Sarsar qui était entouré des autres membres du conseil de l'ISIE, a indiqué que l'ISIE a fait, pour sa part, tout ce qui est en son pouvoir en vue de préparer le terrain aux prochaines élections, en attendant la fixation de leur date et de leur forme, c'est-à-dire la concomitance ou la séparation entre les élections présidentielles et les élections législatives. Il a rappelé que l'ISIE avait fixé la date du démarrage des inscriptions aux listes électorales pour le 23 juin et mis en place les applications informatiques nécessaires en vue de mettre à profit les TICs dans l'accomplissement de l'opération et lui garantir la transparence et la diligence. Il a signalé que l'ISIE a édité des guides et engagé la campagne de sensibilisation à l'inscription sur les listes électorales, afin d'assurer une participation intense aux élections, compte tenu des difficultés que les élections dans les périodes de transition démocratique rencontrent, généralement, sur le plan de la participation des électeurs au vote, outre la formation des formateurs chargés de former les 2500 agents recrutés pour les besoins de l'opération de l'inscription des électeurs. Au même moment, les listes préliminaires des candidats aux sections régionales de l'ISIE ont été publiées sur le site WEB de l'ISIE, à l'intention des citoyens et des acteurs de la société civile afin qu'ils présentent leurs contestations à propos des candidats qui ne remplisseraient pas les conditions requises, notamment la neutralité politique, sur la base de preuves tangibles. Chafik Sarsar a indiqué que l'ISIE ne peut prétendre tout savoir et que quelques contestations étaient parvenues à ses services. Autres exigences Cependant, le président de l'ISIE a averti que nous nous approchons de la période qui mettrait en péril les élections et empêche leur organisation dans les meilleures conditions ambitionnées, ajoutant que ce retard a des retombées négatives sur tout le monde et à tous les plans, politique et économique. Il a ajouté qu'il reste, en effet, certaines opérations très importantes à accomplir et qui concernent l'ISIE en particulier, à l'instar de l'impression des bulletins de vote, le choix de l'imprimeur à qui seront confiés l'opération et le nombre de bulletins à imprimer. Aussi, a-t-il conclu, nous lançons un appel pressant à toutes les parties concernées pour assumer leurs responsabilités et convenir , au plus vite, sur une date afin d'éviter les conséquences négatives que pourrait causer un retard irrécupérable. Chafik Sarsar a souligné que l'ISIE a les possibilités, jusqu'à présent, d'organiser les prochaines élections générales selon les normes et dans de bonnes conditions, mais ne peut dire quand ceci dépasserait ses possibilités, disant en réponse à une question qu'il avait évoqué le sujet avec le président de l'Assemblée nationale constituante mais qu'il compte sur les médias et la presse afin de tirer avec lui la sonnette d'alarme et sensibiliser davantage les acteurs politiques sur l'urgence de la question. Il a comparé cet avertissement à celui que fait l'arbitre d'un match de football, en brandissant le carton jaune à un joueur fautif.